Pablo Corona
También aquí la teoría del texto es llegar a una buena guía. En efecto, muestra que el acto de la subjetividad no es lo que inaugura la comprensión sino lo que la acaba. Este acto terminal puede ser enunciado como apropiación (Zueignung). No pretende, como en la hermenéutica romántica, recuperar la subjetividad original que daría sentido al texto. Responde, más bien, a la cosa del texto y, por consiguiente, a las proposiciones de sentido presentes en él. Es entonces la contrapartida del distanciamiento la que establece el 1 (53) texto en su autonomía respecto del autor, de su situación y de su destinatario original. Y también la contrapartida de ese otro distanciamiento mediante el cual un nuevo ser en el mundo, proyectado por el texto, se sustrae a las falsas evidencias de la realidad cotidiana. La apropiación es la respuesta a este doble distanciamiento unido a la cosa del texto, en su sentido y en su referencia. De este modo, la apropiación es un momento de la teoría de la interpretación, que no reintroduce nunca de manera fraudulenta la primacía de la subjetividad que ya habíamos considerado suprimida en las cuatro tesis anteriores.
Se puede constatar del modo siguiente el hecho de que la apropiación no implique el retorno subrepticio de la subjetividad soberana: aunque es cierto que la hermenéutica acaba en la autocomprensión, es necesario rectificar el subjetivismo de esta proposición diciendo que comprendere es comprendere ante el texto. Por lo tanto, lo que es apropiación desde un punto de vista es desapropiación desde otro. Apropiarse es conseguir que lo que era ajeno se haga propio. Aquello de lo que nos apropiamos es siempre la cosa del texto. Pero ésta sólo se convierte en algo mío si me desapropio de mí mismo para dejar que sea la cosa del texto. Entonces cambio el yo, dueño de sí mismo, por el sí mismo, discípulo del texto.
Este proceso puede expresarse además en términos de distanciamiento si nos referimos a un distanciamiento de uno respecto de sí mismo, inherente a la apropiación misma. Este distanciamiento aplica todas las estrategias de la sospecha, una de cuyas principales modalidades es la crítica de las ideologías, ya mencionada. El distanciamiento, en todas sus formas y en todos sus aspectos, constituye el momento crítico por excelencia de la comprensión.
Esta forma última y radical de distanciamiento echa por tierra las pretensiones del ego de constituirse en origen último. El ego debe asumir para sí las variaciones imaginativas que le permitirían responder a las variaciones imaginativas sobre lo real que generan la literatura de ficción y la poesía, más que ninguna otra forma de discurso. La hermenéutica opone al idealismo de la última responsabilidad de sí este estilo de respuesta a…
Original
Ici encore, la théorie du texte est un bon guide. Elle montre en effet que l’acte de la subjectivité est moins ce qui inaugure la compréhension que ce qui l’achève. Cet acte terminal peut être énoncé comme appropriation (Zueignung)2. Il ne prétend pas, comme dans l’herméneutique romantique, rejoindre la subjectivité originelle qui porterait le sens du texte. Il répond plutôt à la chose du texte, donc aux propositions de sens déployées par le texte. Il est donc la contrepartie de la distanciation qui établit le texte dans son autonomie par rapport à l’auteur, à sa situation et à sa destination originelle. Il est aussi la contrepartie de cette autre distanciation par laquelle un nouvel être-au-monde, projeté par le texte, se soustrait aux fausses évidences de la réalité quotidienne. L’appropriation est la réponse à cette double distanciation qui s’attache à la chose du texte, quant à son sens et quant à sa référence. C’est ainsi que l’appropriation est un moment de la théorie de l’interprétation, sans jamais réintroduire en fraude le primat de la subjectivité dont les quatre thèses antérieures signifient l’abolition.
Que l’appropriation n’implique pas le retour subreptice de la subjectivité souveraine, cela peut être attesté de la manière suivante : s’il reste vrai que l’herméneutique s’achève dans la compréhension de soi, il faut rectifier le subjectivisme de cette proposition en disant que se comprendre, c’est se comprendre devant le texte. Dès lors, ce qui est appropriation d’un point de vue est désappropriation d’un autre point de vue. Approprier, c’est faire que ce qui était étranger devient propre. Ce qui est approprié, c’est bien la chose du texte. Mais la chose du texte ne devient mon propre que si je me désapproprie de moi-même, pour laisser être la chose du texte. Alors j’échange le moi, maître de lui-même, contre le soi, disciple du texte.
On peut encore exprimer ce processus dans les termes de la distanciation et parler d’une distanciation de soi à soi, intérieure à l’appropriation elle-même. Cette distanciation met en œuvre toutes les stratégies du soupçon dont la critique des idéologies, déjà invoquée, est une des principales modalités. La distanciation, sous toutes ses formes et dans toutes ses figures, constitue par excellence le moment critique dans la compréhension.
Cette forme ultime et radicale de distanciation est la ruine de la prétention de l’ego à se constituer en origine dernière. L’ego doit assumer pour lui-même les « variations imaginatives » par lesquelles il pourrait répondre aux « variations imaginatives » sur le réel que la littérature de fiction et de poésie, plus que toute autre forme de discours, engendre. C’est ce style de réponse à… que l’herméneutique oppose à l’idéalisme de l’ultime responsabilité de soi.
- M. Heidegger, Sein und Zeit, ob. cit., p. 150 (traducción castellana, pp. 173-174).[↩]
- M. Heidegger, Sein und Zeit, op. cit., p. 150 ; trad. fr., p. 187.[↩]