L’interprétation du ne-pas-encore et, conjointement, du ne-pas-encore extrême, de la fin du Dasein, au sens d’un excédent a été récusée comme inadéquate : car elle incluait une perversion ontologique du Dasein en étant sous-la-main. L’être-à-la-fin signifie existentialement : être pour la fin. Le ne-pas-encore extrême a le caractère de quelque chose vis-à-vis de quoi le Dasein se comporte. La fin pré-cède le Dasein. La mort n’est pas quelque chose de pas encore sous-la-main, elle n’est pas le dernier excédent réduit à un minimum, mais plutôt une précédence (NT: Noter que l’assonance précédence (Bevorstand) – excédent (Ausstand) contribue à justifier notre transposition de ce dernier terme.). EtreTemps50
Cela dit, en dépit des limitations qui viennent d’être assignées à cette recherche, sa portée ne doit être ni surestimée, ni soumise à des requêtes inadéquates et ainsi amoindrie. La conscience [Gewissen], en tant que phénomène du Dasein, n’est point un fait qui surviendrait et serait parfois sous-la-main. Elle n’« est » que selon le mode d’être du Dasein, et elle ne s’annonce jamais, à titre de fait, qu’avec et dans l’existence factice. L’exigence d’une « preuve empirique inductive » de la « factualité » de la conscience [Gewissen] et de la véracité de sa « voix » procède d’une perversion ontologique du phénomène, perversion à laquelle participe, du reste, toute critique supérieure qui prétendrait que la conscience [Gewissen] ne survient que de temps à autre, et lui dénierait ainsi le statut de « fait universellement constaté et constatable ». À de semblables preuves et contre-preuves, il n’est pas question de soumettre le fait de la conscience [Gewissen]. Cela n’est point un défaut, mais seulement l’indice de son hétérogénéité ontologique par rapport à tout étant sous-la-main dans le monde ambiant. EtreTemps54