Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

Página inicial > Léxico Alemão > liberté

liberté

quarta-feira 13 de dezembro de 2023

liberdade
LIBERTÉ
freedom

Sans manifestation originelle du rien, pas d’être-soi ni de LIBERTÉ. QQMETA  : La réponse à la question

L’instance de l’être-là dans le rien sur le fond de l’angoisse cachée fait de l’homme le lieu-tenant du rien. Nous sommes à ce point finis que ce n’est nullement par décision ni vouloir propres que nous pouvons nous porter originellement devant le rien ; tel est l’abîme que la dimension de finitude creuse dans l’être-là que la finitude la plus propre et la plus profonde se refuse à notre LIBERTÉ. QQMETA: La réponse à la question

L’essence de la LIBERTÉ n’est pas ordonnée originellement à la volonté, encore moins à la seule causalité du vouloir humain.
La LIBERTÉ régit ce qui est libre au sens de ce qui est éclairé, c’est à dire dévoilé. L’acte du dévoilement, c’est-à-dire de la vérité, est ce à quoi la LIBERTÉ est unie par la parenté la plus proche et la plus intime. Tout dévoilement appartient à une mise à l’abri et à une occultation. Mais ce qui libère, le secret, est caché et toujours en train de se cacher. Tout dévoilement vient de ce qui est libre, va à ce qui est libre et conduit vers ce qui est libre. La LIBERTÉ de ce qui est libre ne consiste, ni dans la licence de l’arbitraire, ni dans la soumission à de simples lois. La LIBERTÉ est ce qui cache en éclairant et dans la clarté duquel flotte ce voile qui cache l’être profond (das Wesende  ) de toute vérité et fait apparaître le voile comme ce qui cache. La LIBERTÉ est le domaine du destin qui chaque fois met en chemin un dévoilement.
[…]
Quand au contraire nous considérons l’essence de la technique, alors l’Arraisonnement. nous apparaît comme un destin de dévoilement. Ainsi nous séjournons déjà dans l’élément libre du destin, lequel ne nous enferme aucunement dans une morne contrainte, qui nous forcerait à nous jeter tête baissée dans la technique ou, ce qui reviendrait au même, à nous révolter inutilement contre elle et à la condamner comme oeuvre diabolique. Au contraire quand nous nous ouvrons proprement à l’essence de la technique, nous nous trouvons pris, d’une façon inespérée, dans un appel libérateur. [GA7  , pg. 33]

C’est justement dans l’Arraisonnement, qui menace d’entraîner l’homme dans le commettre comme dans le mode prétendument unique du dévoilement et qui ainsi pousse l’homme avec force vers le danger qu’il abandonne son être libre, c’est précisément dans cet extrême danger que se manifeste l’appartenance la plus intime, indestructible, de l’homme à « ce qui accorde », à supposer que pour notre part nous nous mettions à prendre en considération l’essence de la technique. [GA7, pg 43]


La sollicitude [Fürsorge  ] apparaît ainsi comme une constitution d’être du Dasein   qui, suivant ses possibilités diverses, est aussi bien solidaire de son être vis-à-vis du monde de la préoccupation [Besorgen] que de son être authentique vis-à-vis de lui-même. L’être-l’un-avec-l’autre [Miteinandersein  ] se fonde de prime abord, et même souvent exclusivement, dans ce qui fait l’objet d’une préoccupation [Besorgen] commune dans cet être. Un être-l’un-avec-l’autre [Miteinandersein] provenant de ce que l’on fait la même chose se tient non seulement le plus souvent dans des limites extérieures, mais encore revêt le mode de la distance et de la réserve. L’être-l’un-avec-l’autre [Miteinandersein] de ceux qui sont attelés à la même affaire ne se nourrit souvent que de méfiance. Inversement, l’engagement commun pour la même chose est déterminé par le Dasein à chaque fois saisi de manière propre. C’est seulement cette solidarité authentique qui rend possible la « pragmaticité » vraie qui libère l’autre, sa LIBERTÉ, vers [NT: Je construis : freigeben für, c’est-à-dire libérer à, ou plutôt : pour, au sens de : vers (cf. envers). Cet être-toujours-déjà-tourné-vers, donc cet être-envers-autrui est la dimension de la sollicitude [Fürsorge], du souci-envers. Dimension très différente, donc, de celle du « pour » caractéristique du rapport à l’outil [Zeug  ].] lui-même. ETMartineau26

L’angoisse manifeste dans le Dasein l’être-pour le pouvoir-être le plus propre, c’est-à-dire l’être-libre pour la LIBERTÉ du se-choisir-et-se-saisir-soi-même. L’angoisse place le Dasein devant son être-libre-pour (propensio in…) l’authenticité de son être en tant que possibilité qu’il est toujours déjà. Or c’est en même temps à cet être que le Dasein comme être-au-monde [In-der-Welt-sein  ] est remis. ETMartineau40

L’être-en-avant-de-soi comme être pour le pouvoir-être le plus propre contient la condition ontologico-existentiale de possibilité de l’être-libre vers des possibilités existentielles authentiques. C’est en vue du pouvoir-être que le Dasein est à chaque fois comme il est facticement. Mais dans la mesure où cet être pour le pouvoir-être est lui-même déterminé par la LIBERTÉ, le Dasein peut aussi se comporter velléitairement vis-à-vis de ses possibilités, il peut être inauthentique, et il est de prime abord et le plus souvent facticement selon cette guise. Le en-vue-de-quoi authentique reste non-saisi, le projet du pouvoir-être de soi-même est laissé à la disposition du On. Dans l’être-en-avant-de-soi, le « soi » désigne donc à chaque fois le Soi-même au sens du On-même. Même dans l’inauthenticité, le Dasein reste essentiellement en-avant-de-soi, tout de même que la fuite échéante du Dasein devant lui-même manifeste encore la constitution d’être selon laquelle, pour cet étant, il y va de son être. ETMartineau41

Qu’il soit facticement, cela peut bien être retiré en son pourquoi, mais le « Que » luimême n’est pas moins ouvert au Dasein. L’être-jeté de l’étant appartient à l’ouverture du « Là » et se dévoile constamment dans ce qui est à chaque fois son affection. Celle-ci transporte le Dasein plus ou moins expressément et authentiquement devant son « qu’il est et, en tant que l’étant qu’il est, il a à être en pouvant-être ». Toutefois, le plus souvent, la tonalité referme l’être-jeté. Le Dasein fuit devant celui-ci dans la facilité de la prétendue LIBERTÉ du On-même. Cette fuite a été caractérisée comme fuite devant l’étrang(èr)eté qui détermine fondamentalement l’être-au-monde [In-der-Welt  -sein  ] en son isolement. L’étrang(èr)eté se dévoile proprement dans l’affection fondamentale de l’angoisse, et, en tant que l’ouverture la plus élémentaire du Dasein jeté, elle place son être-au-monde [In-der-Welt-sein] devant le rien du monde, rien devant lequel il s’angoisse dans l’angoisse pour le pouvoir-être le plus propre. Qu’en serait-il donc, si le Dasein tel qu’il se trouve (est affecté) au fond de son étrang(èr)eté était l’appelant de l’appel de la conscience [Gewissen  ] ? ETMartineau57

Le Dasein est en existant son fondement, c’est-à-dire de telle manière qu’il se comprend à partir de possibilités, et, se comprenant ainsi, est l’étant jeté. Or cela implique que, pouvant-être, il se tient à chaque fois dans l’une ou l’autre possibilité, que constamment il n’est pas une autre, et qu’il a renoncé à elle dans le projet existentiel. Le projet n’est pas seulement déterminé, en tant qu’à chaque fois jeté, par la nullité [Nichtigkeit  ] de l’être-fondement, mais, en tant que projet, il est lui-même essentiellement nul. Cette détermination, derechef, ne désigne nullement la propriété ontique du « sans succès » ou « sans valeur », mais un constitutif existential de la structure d’être du projeter. La nullité [Nichtigkeit] visée appartient à l’être-libre du Dasein pour ses possibilités existentielles. Seulement, la LIBERTÉ n’est que dans le choix de l’une, autrement dit dans l’assomption du n’avoir-pas-choisi et du ne-pas-non-plus-pouvoir-avoir-choisi l’autre. ETMartineau58

Certes, mais où faut-il aller chercher ce qui constitue l’existence « authentique » du Dasein ? Sans une compréhension existentielle, toute analyse de l’existentialité demeure bel et bien dépourvue de sol. N’y a-t-il pas, à la base de l’interprétation exposée de l’authenticité et de la totalité du Dasein, une conception ontique de l’existence, qui, en tout état de cause, ne saurait être obligatoire pour tout un chacun ? Jamais l’interprétation existentiale ne prétendra faire acte d’autorité sur des possibilités et des obligations existentielles — mais n’est-elle pas quand même tenue de se justifier quant aux possibilités existentielles qui lui servent à fournir à l’interprétation ontologique son sol ontique ? Si l’être du Dasein est essentiellement pouvoir-être et être-libre pour ses possibilités les plus propres, et s’il n’existe jamais que dans la LIBERTÉ pour elles — ou dans la non-LIBERTÉ vis-à-vis d’elles —, l’interprétation ontologique peut-elle faire autrement que de poser à son fondement des possibilités ontiques (des guises du pouvoir-être) et de projeter celles-ci vers leur possibilité ontologique ? Et s’il est vrai que le Dasein, le plus souvent, s’explicite à partir de sa perte dans la préoccupation [Besorgen] pour le « monde », la détermination des possibilités ontico-existentielles conquise à contre-courant de cette tendance et l’analyse existentiale fondée sur cette détermination n’est-elle pas la seule [313] manière d’ouvrir cet étant qui lui soit adéquate ? La violence du projet ne devient-elle pas alors libération de la réalité phénoménale non-déguisée du Dasein ? ETMartineau63

Double est l’apport positif de l’analyse kantienne : d’une part, Kant   aperçoit bien l’impossibilité de reconduire ontiquement le Moi à une substance ; d’autre part, il maintient le [320] Je comme « Je pense ». Néanmoins, il saisit à nouveau ce Je comme sujet, donc dans un sens ontologiquement inadéquat. Car le concept ontologique de substance ne caractérise point l’ipséité du Moi en tant que Soi-même, mais l’identité et la constance d’un étant toujours déjà sous-la-main. Déterminer ontologiquement le Je comme sujet, cela veut dire le poser comme un toujours déjà sous-la-main. L’être du Je est compris comme réalité de la res cogitans   [NA: Que Kant, au fond, ait persisté à saisir le caractère ontologique du Soi-même de la personne dans l’horizon   de l’ontologie   inadéquate du sous-la-main intramondain, en tant que « substantiel », c’est ce qui devient plus clair à la lumière du matériel élaboré par H. HEIMSOETH dans son essai « Persönlichkeitsbewusstsein und Ding   an sich   in der Kantischen Philosophie   » [« Conscience de la personnalité et chose en soi dans la philosophie kantienne »] dans le collectif I. Kant, pour le bicentenaire de sa naissance, 1924. La tendance de cet essai dépasse le simple exposé historique et vise le problème « catégorial » de la personnalité. L’auteur dit : « Encore et toujours, on ne prend pas suffisamment garde à l’étroite collaboration, pratiquée et planifiée par Kant, entre raisons théorique et pratique ; on manque d’apercevoir qu’ici, les catégories (par opposition à ce qui se produit avec leur remplissement naturaliste dans les « Principes »), tout en maintenant expressément leur validité, doivent trouver une application nouvelle dégagée du rationalisme naturaliste (la substance, par exemple est « personne » et durée immortelle personnelle, la causalité est « causalité par LIBERTÉ », l’action réciproque se produit dans « la communauté des êtres raisonnables », etc.). Si elles servent alors à un nouvel accès à l’inconditionné c’est en tant que moyens intellectuels de fixation et sans pour autant vouloir apporter une connaissance rationalisante d’objets » (p. 31 sq.) — Ici, cependant, Heimsoeth passe par dessus le problème ontologique authentique, dans la mesure où l’on ne peut pas ne pas se poser la question suivante : est-ce que ces « catégories », tout en pouvant conserver leur validité originaire, n’ont besoin que d’être autrement employées, ou bien est-ce qu’elles ne pervertissent pas fondamentalement la problématique ontologique du Dasein ? En effet, même dans l’hypothèse où la raison théorique se trouve insérée dans la raison pratique, le problème ontologico-existential du Soi-même demeure non seulement irrésolu, mais encore non posé. Sur quel sol ontologique la « collaboration » entre raisons théorique et pratique doit-elle donc s’accomplir ? Est-ce le comportement théorique qui détermine le mode d’être de la personne ? Ou le comportement pratique ? Ou aucun des deux ? Ou alors, quoi ? Et les paralogismes, en dépit de leur signification fondamentale, ne manifestent-ils pas l’absence de sol ontologique de la problématique du Soi-même depuis la res cogitans   de Descartes   jusqu’au concept hegélien de l’esprit ? Il n’est à vrai dire nul besoin de penser de manière « naturaliste » ou « rationaliste » pour se tenir dans une sujétion seulement plus fatale — parce qu’allant apparemment de soi — vis-à-vis de l’ontologie du « substantiel ». — En complément essentiel de l’essai cité, v., du même auteur, l’article « Die metaphysischen Motive in der Ausbildung   des kritischen Idealismus   » [« Les motifs métaphysiques dans la formation de l’idéalisme critique »], dans Kantstudien, XXXIX, 1924, p. 121 sq., et aussi, pour une critique du concept kantien du Moi, M. SCHELER  , Le formalisme (op. cit.), p. 246 sq., sur la « personne » et le « Moi » de l’aperception transcendantale.]. ETMartineau64

L’être préoccupé factice auprès de l’à-portée-de-la-main, la thématisation du sous-la-main et la découverte objectivante de cet étant présupposent déjà le monde, autrement dit, elles sont possibles seulement en tant que guises de l’être-au-monde [In-der-Welt-sein]. Se fondant dans l’unité [366] horizontale de la temporalité ekstatique, le monde est transcendant. Il doit déjà être ekstatiquement ouvert pour qu’à partir de lui de l’étant intramondain puisse faire encontre [begegnen  ]. Ekstatiquement, la temporalité se tient déjà dans les horizons de ses ekstases, et, en temporalisant, elle revient vers l’étant qui fait encontre dans le Là. Avec l’existence factice du Dasein, fait déjà aussi encontre de l’étant intramondain. Qu’un étant de cette sorte soit découvert avec le Là propre de l’existence, cela ne dépend pas du gré du Dasein. Tout ce qui — bien que toujours dans les limites de son être-jeté — est l’affaire de sa LIBERTÉ, c’est ce qu’il découvre et ouvre à chaque fois, et dans quelle direction, et dans quelle mesure, et comment. ETMartineau69

Lorsque le Dasein, en devançant, laisse la mort prendre pouvoir sur soi, il se comprend, libre pour elle, dans la sur-puissance propre de sa LIBERTÉ finie, afin d’assumer en celle-ci, qui n’« est » jamais que dans l’avoir-choisi du choix, l’im-puissance de son abandon à lui-même, et de devenir clairvoyant pour les contingences de la situation   ouverte. Mais si le Dasein destinal comme être-au-monde [In-der-Welt-sein] existe essentiellement dans l’être-avec [Mitsein] avec autrui, son provenir est un co-provenir, il est déterminé comme co-destin, terme par lequel nous désignons le provenir de la communauté, du peuple. Le co-destin ne se compose pas de destins individuels, pas plus que l’être-l’un-avec-l’autre [Miteinandersein] ne peut être conçu comme une co-survenance de plusieurs sujets [NA: Cf. supra, § 26, p. [117] sq.]. Dans l’être-l’un-avec-l’autre [Miteinandersein] dans le même monde et dans la résolution pour des possibilités déterminées, les destins sont d’entrée de jeu déjà guidés. C’est dans la communication qui partage et dans le combat que se libère la puissance du co-destin. [385] Le co-destin destinal du Dasein dans et avec sa « génération » [NA: Sur le concept de « génération », cf. W. DILTHEY  , « Ueber das Studium der Geschichte   der Wissenschaften vom Menschen, der Gesellschaft   und dem Staat » (NT: « Sur l’étude de l’histoire des sciences de l’homme, de la société et de l’État »), dans ses Ges. Schriften, t. V, 1924, p. 36-41.] constitue le provenir plein, authentique du Dasein. ETMartineau74

Le destin : la sur-puissance im-puissante, prête à l’obstacle, du se-projeter ré-ticent, prêt à l’angoisse, vers l’être-en-dette propre — requiert comme sa condition ontologique de possibilité la constitution d’être du souci, c’est-à-dire la temporalité. C’est seulement si, dans l’être d’un étant, la mort, la dette, la conscience [Gewissen], la LIBERTÉ et la finitude [Endlichkeit  ] co-habitent aussi co-originairement qu’elles le font dans le souci, que cet étant peut exister selon le mode du destin, c’est-à-dire être historial dans le fond de son existence. ETMartineau74

La résolution constitue la fidélité de l’exigence envers le Soi-même propre. En tant que résolution prête à l’angoisse, la fidélité est en même temps possible respect de l’unique autorité que puisse avoir un libre exister, c’est-à-dire des possibilités répétables de l’existence. Ce serait mécomprendre ontologiquement la résolution que d’imaginer qu’elle n’est effective en tant que « vécu » qu’aussi longtemps que « dure » l’« acte » de décision. Dans la résolution est contenue la stabilité existentielle qui, par essence, a déjà anticipé tout instant possible né d’elle. La résolution comme destin est la LIBERTÉ pour le sacrifice, tel qu’il peut être exigé par la situation, d’une décision déterminée. Par-là, la continuité de l’existence n’est point interrompue, mais au contraire justement avérée dans l’instant. La continuité ne se forme pas d’abord par et à partir de l’ajointement d’« instants », mais ceux-ci naissent au contraire de la temporalité déjà é-tendue de la répétition en tant qu’étant-été de façon avenante. ETMartineau75

Son clair aperçu du caractère fondamental de l’histoire, la « virtualité », Yorck le doit à sa connaissance du caractère d’être du Dasein humain lui-même, il ne l’obtient point en examinant en théoricien de la science l’objet de la considération historique : « Que l’ensemble du donné psycho  -physique ne soit pas [être = être-sous-la-main de la nature, N.d.A.] mais vive, voilà le point germinal de l’historialité. Et une auto-méditation orientée non pas sur un Moi abstrait, mais sur la plénitude de mon Soi-même me découvrira historiquement déterminé tout comme la physique me connaît cosmiquement déterminé. Comme je suis nature, je suis histoire… » (p. 71). Et Yorck, qui a scruté toutes les « déterminations » inauthentiques « de rapports » et tous les relativismes « privés de sol » n’hésite pas à tirer de son aperçu dans l’historialité du Dasein la conséquence [Abfolge  ] ultime : « Mais d’un autre côté, étant donnée l’historialité interne de la conscience [Gewissen] de soi, une systématique coupée de la science historique [402] est méthodiquement inadéquate. De même que la physiologie ne peut faire abstraction de la physique, de même la philosophie — spécialement si elle est critique — ne peut faire abstraction de l’historialité… Le comportement personnel et l’historialité sont comme la respiration et le bol d’air, et, cela paraîtrait-il à quelque degré paradoxal, la non-historialisation du philosopher m’apparaît, au point de vue méthodique, comme un résidu métaphysique » (p. 69). « C’est parce que philosopher, c’est vivre, c’est pour cette raison — ne vous effrayez pas — qu’il y a à mon avis une philosophie de l’histoire — qui pourrait l’écrire ! —, non certes au sens où on l’a jusqu’à maintenant envisagée et tentée — ce contre quoi vous vous êtes irréfutablement déclaré. Le questionnement jusqu’ici de mise était faux, et même impossible, mais il n’est pas le seul. C’est pourquoi, en outre, il n’est pas de philosopher réel qui ne soit historique. La séparation entre philosophie systématique et exposition historique est essentiellement incorrecte » (p. 251). « Du reste, le pouvoir-devenir-pratique est le fondement juridique authentique de toute science. Mais la praxis   mathématique n’est pas la seule. La visée pratique de notre point de vue est la visée pédagogique, au sens le plus large et profond du mot. Elle est l’âme de toute vraie philosophie et la vérité de Platon   et d’Aristote   » (p. 42 sq.). « Vous savez ce que je pense de la possibilité d’une éthique comme science. Néanmoins, il est toujours possible de faire mieux. À qui, en vérité, de tels livres s’adressent-ils ? Ce sont des registres sur des registres ! Seule chose à remarquer : la tendance de la physique à aller en direction de l’éthique » (p. 73). « Si l’on comprend la philosophie comme une manifestation de la vie, et non comme l’expectoration d’une pensée sans sol, apparaissant privée de sol parce que le regard est détourné du sol de la conscience [Gewissen], alors la tâche est simple dans son résultat, si compliqué et pénible qu’en soit l’obtention. La LIBERTÉ à l’égard des préjugés est la présupposition, et celle-ci, déjà, n’est pas facile à conquérir » (p. 250). ETMartineau77

Le concept est ainsi la conception auto-concevante du Soi-même, conception où le Soi-même est proprement comme il peut être, à savoir libre. « Moi est le concept pur lui-même qui comme concept est venu à l’être-là » [NA: Cf. Hegel  , Wiss. d. Logik  , éd. citée, t. II, 2ème partie, p. 220 (NT: trad. citée, t. III, 1981, p. 44)]. « Mais Moi est cette unité premièrement pure, se rapportant à elle-même, et cela non pas immédiatement, mais tandis qu’il fait abstraction de toute déterminité [Bestimmtheit  ] et contenu et retourne à la LIBERTÉ de l’égalité sans bornes avec soi-même » [NA: Ibid.]. [434] Ainsi le Moi est-il « universalité », et tout aussi bien immédiatement « singularité ». ETMartineau82

Ce nier de la négation est tout uniment l’« inquiétude absolue » de l’esprit et son auto-manifestation, qui appartient à son essence. Le « progresser » de l’esprit se réalisant dans l’histoire contient en soi un « principe d’exclusion » [NA: Cf. Hegel, Die Vernunft   in der Geschichte, éd. citée, p. 130.]. Celle-ci, cependant, ne devient pas un rejet de ce qui est exclu, mais son surmontement. Le se-libérer qui surmonte et en même temps supporte, soutient, caractérise la LIBERTÉ de l’esprit. Le « progrès », par suite, ne signifie jamais un plus simplement quantitatif, mais il est essentiellement qualitatif, et cela selon la qualité de l’esprit. Le « progresser » est su, et il se sait dans son but. En toute étape de son « progrès », l’esprit a à se « surmonter » soi-même comme l’obstacle véritablement hostile à sa finalité [NA: Id., p. 132.]. Le but du développement de l’esprit est « d’atteindre son concept propre » [NA: Ibid.]. Le développement lui-même est « un combat dur, infini contre soi-même » [NA: Ibid.]. ETMartineau82