polis

πόλις (ή)

GA4 88; GA6 168; GA9 203; GA15 47, 109; GA18 45-7, 49, 50, 56, 63, 67, 68, 72, 93, 96, 101, 123, 126, 135, 161, 172, 173, 241, 258, 263; GA19 231, 245, 294, 298-300, 384, 577, 629; GA22 99, 255; GA34 100; GA36/37 194, 274; IM 139, 140, 161, 200; GA43 203; GA52 72; GA53 97-102, 105-9, 111, 116-18, 142, 169; GA54 63, 67, 130, 132-8, 140-3, 155, 174, 185, 188; GA55 10-12, 22; GA61 49; GA69 89; EC4 205; EC5 251; EC8 279; GA86 172, 285, 608, 609, 654, 655. (HC)


Si l’idée d’une volonté souveraine de l’État est maintenue en 1934, il n’en sera plus de même dans les textes ultérieurs où la référence à l’État se fait encore plus critique. En 1935, dans l’Introduction à la métaphysique, Heidegger montre ainsi que l’on traduit à tort polis par État, Staat, ou par cité, Stadtstaat, et que c’est à tort que l’on comprend par suite le politique comme ce qui est d’abord en rapport avec un homme d’État, un stratège, et les affaires de l’État (GA40, 161). Polis signifie plutôt le site, die Stätte, le là, das Da, dans lequel et à partir duquel le Da-sein est, à chaque époque, en rapport avec une entente déterminée de ce qu’être signifie, entente qui va donner sa cohésion à ce qui advient historiquement, toute politique s’ordonnant à une idée déterminée de ce qu’être homme signifie et supposant comme ce qui la rend possible une métaphysique implicite. Ainsi, précise Heidegger en 1942-1943, la différence entre la polis grecque, la res publica romaine et l’État moderne est-elle la même que celle existant entre l’alèthéia [aletheia], la rectitudo et la certitude (Parménide, GA54, 132). Et en 1942, dans le cours sur l’hymne de Hölderlin « L’Ister », il écrit que l’État est la forme fondamentale dans laquelle la conscience de soi de l’homme moderne, s’installant en elle-même à partir d’elle-même, cherche à s’assurer du cours des événements en planifiant par avance toute action : attachée à la certitude que seule compte une action comprise de manière technique et historisante, la politique est marquée par un total manque de questionnement d’elle-même, d’où vient son aspect totalitaire (GA53, 118). (LDMH)


On fait de la politique pour donner lieu à la πόλις. La politique est la pratique [praxis] de la vie dans la πόλις (tout ce qui est politique, c’est tout ce que nous avons en commun, c’est pourquoi on pourrait traduire πόλις par « commune », bien que ce ne soit pas exactement une traduction mais une interprétation : on a à soi quelque chose qui n’est pas à soi, d’une manière telle qu’on en est complètement dépossédé, et que pourtant c’est peut-être ce qu’on a le plus). La politique n’est pas un travail : on la fait pour le faire. [FHQ:50-51]