guises de la préoccupation

Sont également des guises de la préoccupation (Besorgen) les modes déficients comme : s’abstenir, omettre, renoncer, se reposer, et enfin tous les modes relatifs à des possibilités de préoccupation (Besorgen) que l’on désigne par un « sans plus » (NT: Emprunté à BW, pour transposer « Nur noch » ; v. l’index.). Le titre de « préoccupation (Besorgen) » présente d’abord une signification préscientifique, celle de : exécuter, liquider, « régler » une affaire (NT: En français, cela ne vaut point de « préoccupation (Besorgen) », que nous sommes obligés d’utiliser pour traduire Besorgen. Mais le lecteur « entendra » très bien cette phrase et la suivante en pensant par exemple à notre verbe « pourvoir (à … ) ».). L’expression peut vouloir dire aussi : se préoccuper de quelque chose au sens de « se procurer quelque chose ». En outre, nous utilisons également l’expression dans la tournure (Bewandtnis) caractéristique : « je suis préoccupé de l’échec possible de cette entreprise ». « Se préoccuper » c’est alors quelque chose comme craindre. Par opposition à ces significations préscientifiques, ontiques, l’expression de « préoccupation (Besorgen) » est utilisée dans la présente recherche comme terme (comme existential) servant à désigner l’être d’un être-au-monde (In-der-Welt-sein) possible. Si l’on a choisi ce titre, ce n’est point par exemple parce que le Dasein serait d’abord et dans une large mesure économique et « pratique », mais parce que l’être du Dasein lui-même doit être manifesté comme souci. Cette dernière expression doit à son tour être saisie comme concept structurel ontologique (cf. chapitre VI de cette section). Le « souci » n’a rien à voir avec la « peine », les « ennuis », les « soucis de la vie » qui se rencontrent ontiquement en tout Dasein. Ces phénomènes ne sont possibles ontiquement – tout de même que l’« insouciance » et la « sérénité » – que parce que le Dasein ontologiquement compris est souci. C’est parce que l’être-au-monde (In-der-Welt-sein) appartient essentiellement au Dasein que son être vis-à-vis du monde est essentiellement préoccupation (Besorgen). EtreTemps12

La mise en lumière phénoménologique de l’être de l’étant qui fait de prime abord encontre s’opère au fil conducteur de l’être-au-monde (In-der-Welt-sein) quotidien (alltäglich). Nous appelons celui-ci (67) l’usage que, dans le monde, nous avons de l’étant intramondain. Cet usage s’est déjà dispersé en une multiplicité de guises de la préoccupation (Besorgen). Or, comme on l’a déjà montré, le mode prochain de l’usage n’est pas ce connaître qui ne fait plus qu’accueillir l’étant, mais la préoccupation (Besorgen) qui manie, qui se sert de… – et qui d’ailleurs possède sa « connaissance » propre. La question phénoménologique doit donc tout d’abord porter sur l’être de l’étant qui fait encontre dans une telle préoccupation (Besorgen). Mais nous avons besoin, pour assurer le regard ici requis, d’une remarque méthodique préparatoire. EtreTemps15