L’être-vrai comme être-découvrant est une guise d’être du Dasein. Ce qui rend soi-même possible ce découvrir doit nécessairement être nommé « vrai » en un sens encore plus originaire. Les fondements ontologico-existentiaux du découvrir lui-même montrent pour la première fois le phénomène le plus originaire de la vérité. EtreTemps44
Aristote, en effet, n’a jamais défendu la thèse que le « lieu » originaire de la vérité est le (226) jugement. Bien plutôt dit-il que le logos est la guise d’être du Dasein qui peut être découvrante ou recouvrante. Cette double possibilité, voilà ce qui détermine de manière insigne l’être-vrai du logos : il est le comportement qui peut aussi recouvrir. Et comme Aristote n’a jamais affirmé la thèse citée, il ne s’est j.amais non plus trouvé dans la situation d’« élargir » le concept de vérité du logos au pur noein. La « vérité » de l’aisthesis et de la vision des « idées » est le découvrir originaire. Et c’est seulement parce que la noesis découvre primairement que le logos comme dianoein peut aussi avoir une fonction de découverte. EtreTemps44
Avec l’analyse de la mobilité et de la permanence spécifiques qui échoient au provenir du Dasein, la recherche fait retour vers un problème qui a été effleuré immédiatement avant la libération de la temporalité : vers la question du maintien du Soi-même que nous avions déterminé comme le qui du Dasein (NA: Cf. supra, §64 (EtreTemps64), p. 316 sq.). Le maintien du Soi-même (stature-autonome) est une guise d’être du Dasein, et il se fonde donc dans une temporalisation spécifique de la temporalité. L’analyse du provenir nous conduit devant les problèmes d’une investigation thématique de la temporalisation comme telle. EtreTemps72
Nous caractérisons la répétition comme le mode de la résolution auto-délivrante par lequel le Dasein existe expressément comme destin. Mais si le destin constitue l’historialité originaire du Dasein, alors l’histoire n’a son poids essentiel ni dans le passé, ni dans l’aujourd’hui et dans son « enchaînement » avec le passé, mais dans le provenir authentique de l’existence, lequel jaillit de l’avenir du Dasein. L’histoire, en tant que guise d’être du Dasein, plonge si essentiellement sa racine dans l’avenir que la mort – en tant que possibilité caractérisée du Dasein – re-jette l’existence devançante vers son être-jeté factice et ne prête qu’ainsi à l’être-été sa primauté spécifique au sein de l’historial. L’être authentique pour la mort, c’est-à-dire la finitude (Endlichkeit) de la temporalité, est le fondement retiré de l’historialité du Dasein. Le Dasein ne devient pas pour la première fois historial dans la répétition, mais c’est parce qu’il est historial en tant que temporel qu’il peut, en répétant, s’assumer dans son histoire. Et pour cela, il n’est encore besoin d’aucune science historique. EtreTemps74