Genesis [SZ]
Un outil [Zeug], en toute rigueur cela n’existe pas. À l’être de l’outil [Zeug] appartient toujours un complexe d’outils au sein duquel il peut être cet outil [Zeug] qu’il est. L’outil [Zeug] est essentiellement « quelque chose pour… ». Les diverses guises du « pour… » comme le service, l’utilité, l’employabilité ou la maniabilité constituent une totalité d’outils. Dans la structure du « pour… » est contenu un renvoi de quelque chose à quelque chose. Le phénomène indiqué par ce terme ne pourra être manifesté en sa genèse ontologique qu’au cours des analyses qui suivent. Provisoirement, il convient de porter phénoménalement sous le regard une multiplicité de renvois. L’outil [Zeug], conformément à son ustensilité, est toujours par son appartenance à un autre outil [Zeug] : l’écritoire, la plume, l’encre, le papier, le sous-main, la table, la lampe, les meubles, les fenêtres, les portes, la chambre. Ces « choses » ne commencent pas par se montrer pour elles-mêmes, pour constituer ensuite une somme de réalité propre à remplir une chambre. Ce qui fait de prime abord encontre, sans être saisi thématiquement, c’est la chambre, et encore celle-ci n’est-elle pas non plus l’« intervalle de quatre murs » dans un sens spatial géométrique — mais un outil [Zeug] d’habitation. C’est à partir de lui que se montre [69] l’« aménagement », et c’est en celui-ci qu’apparaît à chaque fois tel outil [Zeug] « singulier ». Avant tel ou tel outil [Zeug], une totalité d’outils est à chaque fois déjà découverte. [EtreTemps15]