GA8:215-216 – Aristotélisme dénature Aristote

Becker & Granel

À la fin du livre sur Kant et le problème de la Métaphysique, nous renvoyons à une phrase, très longtemps oubliée, des Textes d’Aristote sur la Métaphysique, qui dit : Καί δή καί τό πάλαι τε καί νυν καί άεί ζητούμενον καί άεί άπορούμενον τί τό όν…

« Et c’est ainsi que de tout temps, ainsi que maintenant également et à jamais, reste recherché, et tel par conséquent qu’il n’offre aucun biais, (ceci) : qu’est-ce que l’étant ? »

Citer de nouveau aujourd’hui cette phrase d’Aristote ne sert de rien, si l’on ne voit pas du même coup qu’elle exige une marche incessante sur le chemin de ce qui mérite question. Tenir bon dans (197) un tel questionnement, voilà ce qui sépare par un abîme le penseur qu’est Aristote de tout Aristotélisme, lequel, comme tous les épigones, dénature ce qui est digne de question pour en faire une réponse acquise. Ou bien, si cette dénaturation n’est pas possible, ce qui est digne de question se transforme en un simple « douteux ». Celui-ci se dénonce alors comme l’incertain, le fragile, le brisable, qui menace de se disloquer. Aussi a-t-il besoin d’une assurance qui combine tout dans une sécurité qu’on puisse envelopper du regard. Cette combinaison rassurante, c’est le Système. Le mode de représentation systématique et formateur de système, qui procède par concepts, inaugure sa domination. (p. 196-197)

Glenn Gray

Original

Excertos de

Heidegger – Fenomenologia e Hermenêutica

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