Nous avons souvent observé que l’époque dite « les temps modernes » reçoit le trait fondamental de son histoire de cette dispensation de l’être, où l’être se livre à nous comme objectité et aménage ainsi l’étant sous forme d’objets. Mais peut être, tout aussi souvent, cette observation a-t-elle laissé planer un doute qu’on peut exprimer ainsi : Qu’y a-t-il donc de particulier dans le fait que l’étant devienne objet ? L’étant n’a-t-il pas toujours été objet, et précisément là où l’être comme physis, comme pure éclosion, laisse l’étant éclore de lui-même? La pensée des Grecs ne connaissait-elle pas déjà l’étant comme objet? le connaissait elle-même autrement? Pensons seulement, par exemple, à leur statuaire. (GA10 183)