(…) Dasein: aí-ser, que significa: aí (há) ser. Ou: aí, há um distrito de aparição. O Dasein é província de manifestação através da sua proximidade pré-comprometida com o ser. É o fato de haver nele o ser enquanto tal que assegura ao Dasein a possibilidade de um aí. O ser, neste “ente” particular que é o si mesmo, dá o ar, o espaço, o seu espaço, permite ao Dasein ser/estar noutro lugar que não o lugar que ocupa onticamente, alhures que qualquer ente, torna possível desprender-se de qualquer ente; dá-lhe a possibilidade de ser um aí. No “Dasein”, é o Sein que, sendo/estando aí, operando como tal uma ruptura no ente, cria o espaço livre do Da; produz este bolsão de vazio e de liberdade, na qual o homem habita sem sequer pensar nisso. Esta ruptura iniciada pelo ser exprime-se no ente pela existência de um si mesmo, um ente paradoxalmente não ôntico possuindo uma espacialidade e que, portanto, não se desdobrando no mesmo modo que o ente, um ente que não é/está aí onde é/está, mas onde vê e pensa. “Dasein” significa: é aí que o ser é/está. É a produção de uma província espaçosa, um Da no sentido de Raum.
La proximité du lointain de la nuit fait du soi un domaine d’apparition de l’étant en tant que tel, une contrée en quoi les contours des (777) choses apparaissent à la faveur du vide en qui elles se tiennent ; elle fait du soi un Dasein. Dasein : là-être, ce qui veut dire : là-(il y a de I’)-être. Ou : là, il y a un district d’apparition. Le Dasein est contrée de manifestation par sa proximité précompréhensive à l’être. C’est le fait qu’il y ait en lui de l’être comme tel, qui assure pour le Dasein la possibilité d’un là. L’être, en cet « étant » particulier qu’est le soi, donne de l’air, de l’espace, son espace, il permet au Dasein d’être ailleurs que l’endroit qu’il occupe ontiquement, ailleurs que tout étant, il rend possible de s’arracher à tout étant ; il lui donne d’être un là. Dans « Dasein », c’est le Sein qui, étant là, opérant comme tel une percée dans l’étant, crée l’espace libre du Da ; il produit cette poche de vide et de liberté, en laquelle l’homme habite sans y penser. Cette percée initiée par l’être s’exprime en effet dans l’étant par l’existence d’un soi, d’un étant paradoxalement non ontique possédant une spatialité, ne se déployant donc pas sur le même mode que l’étant, un étant qui n’est pas seulement là où il est, mais là où il voit et pense. Le « Dasein » signifie : c’est là que l’être est. Il est la production d’une contrée spacieuse, d’un Da au sens de Raum.
Ainsi, l’essentiel dans le Dasein, c’est le Sein, qui nous donne une nouvelle compréhension du Da : non pas l’ici déterminé d’un étant, mais la place laissée vide pour un avènement. C’est en ce Da que quelque chose de non-étant est, c’est en lui que vient prendre place l’autre de l’étant, l’être, qui se manifeste sous la forme d’un rapport au vide porté par une ipséité rendant de cette manière possible qu’un étant puisse venir en présence. Dasein veut dire : là, il n’y a plus seulement un ici, mais un espace, et un espace pour tout ici.
Le soi est par conséquent le site privilégié d’un événement d’être, événement qui le fait être sous la forme de ce Da qu’il est : ayant toujours déjà précompris quelque chose comme l’amplitude incommensurable d’un espace démesuré (Da), il lui est possible de faire retour aux lieux élémentaires (da) qui se tiennent dans cet espace et dans son horizon transcendantal. Dans l’espace ouvert par l’amplitude du Da, dans sa localité, viennent prendre place les multiples localisations ontiques (da) que sont les étants.