Première période : 19-23 (suite).
FRIBOURG. Heidegger tente de dégager les présupposés ontologiques des descriptions phénoménologiques telles que les concevaient Husserl. Débat qui se déploie dans un cours très peu de temps avant SUZ : Prolégomènes à une histoire du concept de temps. Première partie consacrée à la phéno de Husserl. Rapp critique à la phéno de Husserl y est dvppé : Husserl n’a pas été assez phénoménologique. Doutes que l’on trouve très tôt dans ses premiers cours. Cela dès sa lecture des Recherches logiques en fait : pbl du lieu de la phéno. Question méta-critique. Avant la guerre de 14, il est encore élève de Rickert. Il reprend ensuite après la guerre son poste à Fribourg. Première œuvre imp= sa thèse d’habilitation= dirigée par Rickert. Elle porte sur le traité des modes du signifié de Dun Scott. On découvrira par la suite que ce n’était pas un texte de Dun Scott. Ce travail a une cohérence avec la première formation d’Heid= études théologiques et de la scolastique. Son abord de Dun Scott est la tie de la signification : terrain de l’oeuvre de Husserl en même temps. La lecture qu’il propose de Scott reprend des conceptions venant de Husserl. Texte d’un modiste (personne qui étudie les modes du signifier). Dimension de grammaire spéculative qui l’intéresse= cf Husserl : types de significations et combinaisons qu’elles autorisent. Apparaissent des thèses de Lask également. La logique est une doctrine du sens= cela qu’il retrouve également dans Scott. Le texte se termine par un bilan qui va en fait plus loin : pour poser jusqu’au bout la question de la signification, on ne peut rester sur le terrain exclusivement logique= il faut passer au trans-logique= on ne pourra pas faire sans la MQ en fait. Heid aurait hésité dans le choix de sa thèse. Aurait pensé la faire sur le pbl du nombre (philo des maths). Dans le contexte catholique, il est question de créer une chaire confessionnelle. Faire sa thèse sur un philosophe médiéval valait mieux (hypothèse plausible mais peu convaincante). Sur le fond, ce choix s’explique de toute façon : la recherche d’un vrai lieu pour la tie de la signification. Insatisfait à considérer que le sens tiendrait par lui-même= conditions ontologiques de la condition du sens (pour quoi il y a sens et pour qui). Analyses sur le dasein en découleront. L’arrivée d’Husserl à Fribourg revitalise son int pour la phéno. La phéno pour Heid est celle des Recherches logiques. Dans le cours de 25 précité (Prolégomènes), Heid critique certaines thèses dans le sens d’une réélaboration. En revanche, les analyses sur les Ideen 1 sont négatives. Il y a un refus total de la phase transcendantale d’Husserl. Il y a pourtant un aspect tal dans ses écrits postérieurs. En fait, il y a un écart existantial/existentiel : transposition de l’opposition empirique et tal sur un autre terrain. Attention : l’existential a une dimension de facticité essentielle. Saisir le tal avec le fait que nous tenons dans un univers de facticité. Il y a une tendance tale forte dans SUZ mais pas le même sens que tournant tal de Husserl : cela enracine encore plus Husserl dans des décisions ontologiques lourdes non analysées. Enferme la phéno dans une phéno de la conscience par des présupposés très lourds. La phéno d’ Husserl devenue phéno tale est qqch de plus éloigné de sa pensée que les Recherches logiques. Terrain plus neutre permettant un dialogue plus direct. Quand Heid sera assistant d’Husserl, ce dernier sera mécontent du fait qu’Heid ne parle dans ses cours des textes taux mais seulement des Recherches logiques. C’est pourtant ce qui préoccupe Husserl à l’époque et non ces textes périmés à ses yeux que sont les recherches logiques. Cours du semestre d’été 23 : le titre comporte le terme « herméneutique » : placera sa philo sous ce signe plus tard. Cela s’insinue dès le début. Curieux quand on est le disciple d’Husserl. Dans son article de 1911, Husserl prend soin de se distinguer de l’herméneutique et de Dilthey : accès intuitif aux choses-mêmes et ne passe pas son temps à parler d’histoire en faisant usage d’un style narratif. Les cours d’Heid combinent les deux choses pourtant. « Les yeux, c’est Husserl qui me les a implantés ». La phéno permet d’être attentif aux choses concrètes et immédiates et de les voir. On fait de ce qui va de soi l’objet thématique du disc. Phéno comme école du voir. Heid dira qu’être attentif aux phénos= ils sont donnés à voir+ il y a les discours sur les phénos qui font partis des phénos eux-mêmes. Cela est assez aristotélicien. L’enquête pour Aristote consiste d’abord à poser les phénos, voir les phénos et s’intéresser à ce que l’on en dit qui est un aspect du phéno lui-même. Il faut en avoir une tie positive. Passage d’une phéno à une phéno herméneutique : celle du premier heid. Cette interprétation n’est pas orthodoxe : la phéno pour Husserl n’est pas cela (cf 1911). Faire le décompte de ce que l’on a dit sur les choses n’est pas son pbl car cela n’est pas les phénos. Pas le propos d’Heid. C’est pour lui d’ailleurs le véritable accomplissement de la phéno. Il faut y intégrer l’herméneutique : écouter le phénomène en plus de le voir (cf le « comprendre » dans SUZ). Le programme d’Husserl (« voir ») est pertinent mais il faut aller plus loin. Accès au champ phénoménal grâce à Husserl.
Benoist (2006) – Resumo de curso sobre Heidegger (2)
Excertos de Fenomenologia Hermenêutica