Abandon des études de théologie et rencontre avec la philosophie. Rencontre avec malentendus car procède par parricides successifs : Rickert d’abord. Chef de file d’une des branches du néokantisme (retour à Kant). // Retour aux choses même d’Husserl. Deux visages différents du néokantisme peuvent être distingués à l’époque :
-néokantisme de Marbourg (Cohen) : lie Kant comme tie de la conn et non comme ontologie. Heid positif tout de même à l’égard de ce néo-kantisme (Cohen et Natorp son successeur). Rés tout de même : confrontation Heid et Cassirer (dernier disciple du courant). Deux lectures de K s’affrontent. Finit donc par affronter ce courant.
-Rickert fait partie de cette seconde branche. S’auto-intitule « philosophie de la valeur ». Int pour l’éthique, l’esthétique…= toutes les attitudes évaluatives en fait. Vérité et tie de la conn sont reprises en terme de valeur. Tie généralisée de la valeur. Dans les premiers cours, Heid s’en prend à ces philosophes et aux fdts philosophiques du concept même de valeur. Terme lié à une certaine MQ : la MQ de la subjectivité. On présuppose tjs déjà un sujet. On pense toujours la valeur comme effet de la subjectivité même quand on tente de l’objectiver. Interroger d’abord la structure « sujet » est nécessaire pour Heid. Que veut dire ce type de description ? Ces philosophes n’ont même pas pris conscience de cet horizon questionnant. Pourquoi tenons-nous au vrai ?…= questions inaperçues par le premier courant. Heid va intégrer ce genre de questions. Il veut une analyse phénoménologique différente de Husserl en cela. Stratégie d’Heid pour révéler ses sources : donne un sens téléologique à sa pensée qui gomme ses sources véritables. Cas ici avec Rickert. Obsession des questions de méthode pour lui également : les résultats ne comptent pas essentiellement. Exigence de purification des questions : un type de questionnement prime tjs. Philosophie de SUZ se veut rigoureuse plus qu’existentielle. Heid serait d’accord pour concevoir la philo comme science rigoureuse comme Husserl, mais il exige encore plus de rigueur : il va interroger les présupposés d’Husserl. Rôle central des questions posées par Rickert. Se rattache cependant plus au premier courant qui apparaît exigeant théoriquement. Fait son choix cepdt dans ce second courant. Rickert fait cours sur Lask (La logique de la philosophie et la doctrine des catégories, 1911), mort durant la première GM. Heid a été ébloui par cela. Cf Revue « philosophie » : doctrine du jgt de Lask par Delaunay. Heid plus clair quand on voit ses emprunts. Il emprunte donc à Lask :
-le concept de facticité. Penseur existential donc c’est important. L’existence ne peut contourner son propre fait= on trouve cela chez Lask, intéressé par Fichte, il liait cette thématique à Fichte : réflexion sur le donné comme matériau pur : le fait est en dernier ressort inconstituable, sans sens.
-pbl métaphilosophique. Interrogation sur la science comme acte. Lask était ami de Rickert, influencé par Husserl. Ce dernier pensait des catégories pour l’être effectif et l’être non effectif : l’être idéal. Mais quelle catégorie pour la philosophie ? De quoi parle t-elle et avec quelle catégorie ? Interro sur une logique de la philosophie et non seulement une logique de telle ou telle science particulière. Exige une réflexion méthodologique. On retrouve cela dans le premier Heid (dans ses cours). Interrogera Husserl à ce sujet. Il manque à la phéno sa logique (= une pensée de ce que c’est que faire de la phéno, une méthodologie). Inquiétude méta-théorique qui vient de Lask : recherche d’une logique pour la philosophie elle-même. Rapp à Fichte se sent ici aussi. Question qu’il pose tout de suite à Husserl et qui est directrice : question du quid du phénoménologue et de l’acte.
-retour aux rech logiques d’Husserl.
Statut du logique qui l’intéresse. Doctrine du jgt dans le psychologisme : sujet de sa thèse. A commencé par être critique à l’égard du psychologisme. Thème qu’en fait il n’abandonnera jamais : préalable du Heid de SUZ. La Leçon de la critique est retenue. Critique différente de celle de Husserl : englobe des thèmes qu’Husserl prendrait pour psychologiques. Présupposé d’Husserl se cache derrière en fait. Défend d’abord la position de l’ « objectivisme sémantique » : de l’objectivité du sens entendue comme objectivité. Sorte de « platonisme ». Théorie du sens indépendante de la subjectivité sans qu’on ait là un monde autonome s’apparentant au monde suprasensible. Lask oppose objet spatio-temporal et objet idéal. Statut d’idéalité de cette seconde entité sans qu’il y ait un monde à part. Close d’immanence de Lask est donc maintenue mais Heid retire l’idéalité du monde sensible. Sorte de platonisme modéré. Le terrain de la logique est bien le sens (sinn) + thèse sur le statut ontologique du sens : il a une forme d’idéalité (pas quelque chose de transcendant hormis à la subjectivité connaissante). Espèce d’idéalisme sémantique contre les intermittences de l’existence. Comment évolue t-il pour soutenir dans SUZ (§34 et ss) une critique de la notion de validité (centrale de l’objectivisme sémantique) ? Allusion à Lotze dans SUZ dont les auteurs ont hérité la notion de validité : mode d’être des vérités. Les choses sont, les vérités valent. En parle comme la nouvelle idole de la philosophie récente. Façon encore de régler son compte à Rickert. Critique encore Husserl par là : centrale dans son objectivisme sémantique (les objets idéaux sont car ils valent). Tie de la validité que l’on trouve chez Heid en 1913. Quand parle en 1925 de Dun Scott, il est encore dans ce chemin qu’il abandonnera. Pas seulement un abandon, SUZ est réélaboration du concept de sens dont il hérite. Vérité, sens, jgt sont inlassablement liés auparavant dans leur questionnement. Lieu théorique de la question du sens est déplacé : on quitte le terrain du jgt pour la tie du sens. Réécriture de la tie de la signification. On change de terrain.