appréhender
[…] Mais le noein mentionné ici en deuxième lieu est obscur, du moins lorsque nous ne le traduisons pas tout de suite par « penser », et ne le réduisons pas au sens logique de mode d’expression analytique. Noein signifie appréhender, voir appréhension, et cela en deux sens étroitement liés. Appréhender veut d’abord dire : ac-cepter, laisser parvenir à soi quoi’ Ce qui se montre, ce qui apparaît. Appréhender, c’est aussi appréhender un suspect, le faire comparaître, et alors faire un constat, consigner un état de fait, con-stituer l’état d’une affaire. L’appréhension, en ce double sens, veut dire : un laisser parvenir à soi dans lequel il n’y a pas simplement acceptation, mais où est occupée une ligne de résistance en face de ce qui se montre. Quand des troupes occupent une ligne de résistance, elles veulent recevoir l’adversaire qui vient vers elles, et cela de façon à l’amener au moins à stationnement. Amener l’apparaissant à stance par un re-cevoir ré-sistant, c’est dit dans noein. […] [GA40 145]