Être et temps : § 8. Plan de l’ouvrage.

La question du sens de l’être est la plus universelle et la plus vide ; toutefois, elle contient en même temps la possibilité d’être individuée de manière plus aiguë sur le Dasein singulier. L’obtention du concept fondamental d’« être » et l’esquisse de la conceptualité ontologique par lui exigée, ainsi que de ses modifications nécessaires, ont besoin d’un fil conducteur concret. L’universalité du concept d’être n’est pas contradictoire avec la « spécialité » de l’enquête, c’est-à-dire avec une percée jusqu’à lui qui emprunte le chemin d’une interprétation spéciale d’un étant déterminé, le Dasein, où doit être conquis l’horizon pour la compréhension et l’explicitation possible de l’être. Mais cet étant lui-même est en soi « historial », de telle sorte que l’éclairage ontologique le plus propre de cet étant devient nécessairement une interprétation « historique ».

L’élaboration de la question de l’être se subdivise en deux tâches, auxquelles correspondent respectivement les deux parties du présent essai : Première partie : l’interprétation du Dasein par rapport à la temporalité et l’explication du temps comme horizon transcendantal de la question de l’être. Deuxième partie : traits fondamentaux d’une destruction phénoménologique de l’histoire de l’ontologie au fil conducteur de la problématique de l’être-temporal.

La première partie se divise en trois sections : 1. L’analyse fondamentale préparatoire du Dasein. 2. Dasein et temporalité. 3. Temps et être.

[40] De même pour la seconde partie, ainsi divisée : 1. La doctrine kantienne du schématisme et du temps comme étape préparatoire d’une problématique de l’être-temporal. 2. Les fondations ontologiques du cogito sum de Descartes et la reprise de l’ontologie médiévale dans la problématique de la res cogitans. 3. Le traité d’Aristote sur le temps comme discrimen de la base phénoménale et des limites de l’ontologie antique.