destaque
[…] podemos colocar-nos a seguinte questão: se todas as estruturas envolvidas pela analítica existencial (com exceção daquelas que têm um significado "categorial" óbvio) são "existenciais" num sentido adjetival, serão também todas elas "existenciais" (num sentido nominal)? Se recorrermos rigorosamente às ocorrências textuais, descobrimos que Heidegger concede explicitamente o estatuto de Existenzial apenas às seguintes estruturas do Dasein : ser-em (In-Sein ), ser junto (Sein bei ), mundanidade (Weltlichkeit ), ocupação (Besorgen ), dis-tanciamento (Entfernung ), arrumar (Einräumen ), solicitude (Fürsorge), o impessoal (das Man ), disposição (Befindlichkeit ), compreensão (Verstehen ), possibilidade (Möglichkeit ), projeto (Entwurf ), sentido (Sinn ), discurso (Rede ), verdade (Wahrheit ), fim (Ende ) e totalidade (Ganzheit ). Verificamos, assim, que apenas certos elementos constitutivos do Dasein — e não são muitos, nem são os mais "importantes" — são explicitamente determinados como Existenzial. O que se pode dizer sobre as outras estruturas ou momentos constitutivos do Dasein, que não são explicitamente determinados como existenciais? Vários conceitos fundamentais — tais como In-der-Welt-sein , Räumlichkeit, Mitsein , Selbst (sein), das Da , Sorge, Existenz , Faktizität , Verfallen , Geworfenheit , Erschlossenheit — ou conceitos secundários — tais como Unheimlichkeit , Öffentlichkeit , Seinkönnen , Jemeinigkeit , Alltäglichkeit , Durchschnittlichkeit , Eigentlichkeit , Uneigentlichkeit — não são explicitamente determinados pelo conceito de Existenzial, embora estejam todos envolvidos na descrição ontológica do Dasein.
original
Remarquons d’abord que, dans la mesure où la démarche heideggérienne est déterminée par l’idée de l’existence, nous avons affaire à un ample usage adjectival du terme « existential » (existenzial). [1] Presque tout ce que contient Être et temps porte la marque de l’orientation sur l’existentialité de l’existence (SZ, 13, 43) et c’est la raison pour laquelle presque tout peut recevoir ici l’appellatif adjectival d’existential. En revanche, par le terme d’Existenzial, dans le sens nominal, Heidegger vise une série de structures constitutives de l’être du Dasein : un existential est une structure fondamentale de la constitution de l’être du Dasein. L’ontologie fondamentale a ainsi la tâche de clarifier conceptuellement l’articulation des existentiaux dans le cadre de la constitution de l’être du Dasein, c’est-à-dire l’existentialité de l’existence.
Arrivés à ce point, nous pouvons nous poser la question suivante : si toutes les structures engagées par l’analytique existentiale (à l’exception de celles qui ont une évidente signification « catégoriale » [2]) sont « existentiales » en un sens adjectival, sont-elles aussi toutes des « existentiaux » (en un sens nominal) ? Si nous faisons rigoureusement appel aux occurrences textuelles, nous découvrons que [22] Heidegger accorde explicitement le statut d’Existenzial aux seules structures suivantes du Dasein : l’être-à (In-Sein), [3] l’être auprès (Sein bei), [4] la mondanéité (Weltlichkeit), [5] la préoccupation (Besorgen), [6] l’é-loignement (Entfernung), [7] l’aménagement (Einräumen), [8] la sollicitude (Fürsorge), [9] le on (das Man), [10] l’affection (Befindlichkeit), [11] le comprendre (Verstehen), [12] la possibilité (Möglichkeit), [13] le projet (Entwurf), [14] le sens (Sinn), [15] le parler (Rede), [16] la vérité (Wahrheit), [17] la fin (Ende) et la totalité (Ganzheit) [18] Nous remarquons ainsi que seuls certains éléments constitutifs du Dasein — ils ne sont pas très nombreux et il ne s’agit pas non plus des plus « importants » — sont déterminés explicitement comme Existenzial. Que peut-on dire des autres structures ou moments constitutifs du Dasein, qui ne sont pas explicitement déterminés comme existentiaux? Plusieurs concepts fondamentaux — tels In-der-Welt-sein, Räumlichkeit, Mitsein, Selbst(sein), das Da, Sorge, Existenz, Faktizität, Verfallen, Geworfenheit, Erschlossenheit — ou secondaires — tels Unheimlichkeit, Öffentlichkeit, Seinkönnen, Jemeinigkeit, [23] Alltäglichkeit, Durchschnittlichkeit, Eigentlichkeit, Uneigentlichkeit — ne sont pas déterminés explicitement par le concept d’Existenzial, bien qu’ils soient tous impliqués dans la description ontologique du Dasein.
Pouvons-nous avancer que tous les concepts engagés dans l’analyse de la constitution de l’être, sont implicitement des existentiaux, même si Heidegger ne les déterminent pas explicitement comme tels ? Si nous acceptons cette hypothèse, n’est-il pas aussi vrai que tout concept d’Être et tempsi aussi locale que soit son intervention (par exemple : Auslegung , Aussage , Umsicht , Rücksicht, Umwillen , Stimmung , Ausrichtung , Sprache , Hören , Schweigen , Mitteilung, Vorhabe , Vorgriff , Vorsicht, Vor-Struktur , Als-Struktur , Abständigkeit ) est automatiquement un « existential » ? Et s’il est vrai que tout concept impliqué dans la description de l’être du Dasein est « un » existential, ce concept d’Existenzial ne perd-il — par un usage excessif et indistinct — son sens et sa rigueur [19] ? Notre problème se complique si nous passons à la deuxième section d’Être et temps : si les structures déployées ici —l’être pour la mort, la conscience, la résolution, l’historicité — ne sont pas des existentiaux, sous quel titre pouvons nous les comprendre ? [20]
Quant à notre sujet, Heidegger affirme explicitement qu’il entreprend une « analyse existentiale de la mort » (SZ; 237), une « interprétation existentiale de la mort » (SZ, 247) afin d’obtenir un « concept existential de la mort » (SZ, 237). Il s’efforce également d’élaborer « un projet existential de l’être pour la mort authentique » (ibid.). Plus encore, la mort est déterminée comme « phénomène existential » (SZ, 240). Mais nulle part nous ne trouvons l’affirmation explicite que « la mort » en tant que telle ou « l’être pour la mort » est un Existenzial, comme les exégètes l’indiquent parfois. [21] Car, si la mort est « une guise d’être que le Dasein assume dès qu’il est [eine Weise zu sein, die das Dasein übernimmt, sobald es ist] » (SZ, 245), si elle est « une possibilité d’être que le Dasein a lui-même à chaque fois à assumer [eine Seinsmöglichkeit, die je das Dasein selbst zu übernehmen hat] » (SZ, 250), elle relève de la vie concrète du Dasein, du niveau existentiel de son existence. Il est évident que cela ne contredit pas la tâche d’articuler la structure existentiale d’un tel être existentiel. Ou, avec les mots de Heidegger : « […] la mort n’est selon la [24] mesure du Dasein que dans un être pour la mort existentiel. La structure existentiale de cet être se révèle comme la constitution ontologique du pouvoir-être-tout du Dasein. » (SZ, 234)
Revenons enfin à notre question : qu’est-ce donc qu’un existential [22] ? Si nous réservons le statut d’Existenzial aux concepts pour lesquels nous avons des évidences textuelles, nous devons nous demander : qu’est-ce qui fait qu’un existential est ce qu’il est ? Qu’est-ce que la « différence spécifique » qui sépare un existential d’une structure qui, appartenant au Dasein (donc n’étant pas une catégorie), n’est pourtant pas un existential ?