Sicht [SZ]
Le comprendre, en son caractère de projet, constitue existentialement ce que nous appelons la vue du Dasein. Cette vue existentialement coprésente à l’ouverture du Là, le Dasein l’est cooriginairement selon les guises fondamentales de son être qu’on a caractérisées, c’est-à-dire la circon-spection de la préoccupation [Besorgen], l’égard de la sollicitude [Fürsorge], et il l’est en tant que vue sur l’être même en-vue-de-quoi le Dasein est chaque fois comme il est {NT: La syntaxe de la phrase est délicate, mais le sens me paraît prescrire de construire ainsi : « le Dasein est la vue… en tant que vue sur l’être… » (la deuxième occurrence de « vue » fonctionnant comme attribut de la première) — autrement dit de ne pas coordonner, comme BW, « vue sur l’être » à « circon-spection » et « égard ». Bref : que ce soit selon la guise de la circon-spection ou de l’égard, le Dasein est vue, à savoir vue sur son être possible. }. La vue qui se rapporte primairement et en totalité à l’existence, nous l’appelons la translucidité. Nous choisissons ce terme pour désigner la « connaissance de soi » bien comprise, c’est-à-dire pour indiquer qu’il ne s’agit pas dans celle-ci d’une détection et d’une contemplation perceptives d’un point fixe du Soi-même, mais d’une saisie compréhensive de l’ouverture pleine de l’être-au-monde [In-der-Welt-sein] à travers ses moments constitutifs essentiels. L’existant ne « se » voit que pour autant qu’il est devenu pour soi cooriginairement translucide dans son être auprès du monde et dans l’être-avec [Mitsein] autrui comme moments constitutifs de son existence. [EtreTemps31]