Mais tout « alors » (futur) est comme tel un « alors que… », tout « alors » (passé) un « alors que… », tout « maintenant », un « maintenant que… » Cette structure relative apparemment « évidente » du « maintenant », du « alors » (passé) et du « alors » (futur), nous l’appelons la databilité. Cependant, il doit alors être encore fait totalement abstraction de la question de savoir si la datation s’accomplit facticement par rapport à une « date » calendaire. Même sans de telles « dates », les « maintenant », les « alors » (futurs) et les « alors » (passés) sont datés de manière plus ou moins déterminée. Si la déterminité (Bestimmtheit) de la datation fait défaut, cela ne veut pas dire que la structure de databilité soit absente ou fortuite. EtreTemps79
Que la structure de la databilité appartienne essentiellement à ce qui est explicité avec le « maintenant », le « alors » (futur) et le « alors » (passé), cela devient une preuve élémentaire de la provenance de cet explicité à partir de la temporalité s’explicitant. Disant « maintenant », nous comprenons toujours déjà conjointement, même sans le dire, un « (lors)que ceci est cela ». Pourquoi donc ? Parce que le « maintenant » explicite un présentifier d’étant. Dans le « maintenant que… » se trouve le caractère ekstatique du présent. La databilité du « maintenant », du « alors » (futur) et du « alors » (passé) n’est que le reflet de la constitution ekstatique de la temporalité, et c’est pourquoi elle est essentielle au temps ex-primé lui-même. La structure de databilité du « maintenant », du « alors » (futur) et du « alors » (passé) est l’attestation que ceux-ci ont la temporalité pour souche, qu’ils sont eux-mêmes du temps. L’ex-pression explicitante du « maintenant », du « alors » (futur) et du « alors » (passé) est l’indication la plus originaire du temps. Et s’il est vrai que le Dasein, dans l’unité ekstatique de la temporalité qui est comprise non-thématiquement et, comme telle, in-connaissablement dans la databilité, est à chaque fois déjà ouvert à lui-même comme être-au-monde (In-der-Welt-sein), et que de l’étant intramondain, conjointement, est à chaque fois déjà découvert, alors le temps explicité a à chaque fois aussi déjà une datation à partir de l’étant qui fait encontre dans l’ouverture du Là : maintenant que… la porte bat : maintenant que… ce livre me fait défaut, etc. EtreTemps79
Si le s’attendre, se comprenant dans le « alors » (futur), s’explicite, et, en tant que présentifier de ce à quoi il s’attend, se comprend à partir de son « maintenant », cela signifie que l’« indication » du « alors » (futur) contient déjà le « et maintenant pas encore ». Le s’attendre présentifiant comprend le « jusque là ». L’expliciter articule ce « jusque » (à savoir : « jusqu’à ce qu’il y ait le temps ») comme l’entre-temps, lequel a lui-même aussi bien son rapport de datation : car ce rapport vient à l’expression dans le « pendant ce temps ». Derechef, la préoccupation (Besorgen) peut articuler attentivement le « pendant » en fournissant de nouvelles indications d’« alors » (futurs). Le « jusque » est subdivisé par un certain nombre de « depuis tel moment – jusqu’à tel moment », qui cependant sont « enveloppés » dans le projet attentif du « alors » primaire. Avec le comprendre attentif-présentifiant du « pendant », c’est le « durant » qui est articulé. Et cette « durée », à nouveau, est le temps manifeste dans le s’expliciter de la temporalité, temps qui est ainsi à chaque fois compris non-thématiquement dans la préoccupation (Besorgen) comme « laps de temps ». Mais si le présentifier attentif-conservant « ex »-plicite un « durant » é-tendu, c’est uniquement parce qu’il est alors ouvert à soi comme l’être-é-tendu ekstatique de la temporalité historiale (quoique non connue comme telle). Or ici, justement, se manifeste une nouvelle spécificité du temps « indiqué » : non seulement le « durant » est tendu, mais encore tout « maintenant » et tout « alors » (futur ou passé) possède à chaque fois, avec la structure de databilité, une é-tendue d’« étendue » variable : « maintenant » : à la pause, au repas, le soir, en été ; « alors » (futur) : au petit déjeuner, lors d’une ascension, etc. EtreTemps79