souci de soi

(193) Que l’être-au-monde (In-der-Welt-sein) soit essentiellement souci, c’est la raison pour laquelle, dans des analyses antérieures, nous avons pu saisir l’être auprès de l’à-portée-de-la-main comme préoccupation (Besorgen) et l’être avec l’être-Là-avec (Mitdasein) d’autrui tel qu’il fait encontre à l’intérieur du monde comme sollicitude (Fürsorge). Si l’être-auprès… est préoccupation (Besorgen), c’est parce que, en tant que guise de l’être-à, il est déterminé par la structure fondamentale de celui-ci, par le souci. Le souci ne caractérise pas simplement, par exemple, l’existentialité coupée de la facticité et de l’échéance, mais il embrasse l’unité de ces déterminations d’être. Par suite, le souci ne désigne pas non plus primairement et exclusivement un comportement isolé du Moi vis-à-vis de lui-même. Parler de « souci de soi » par analogie à la préoccupation (Besorgen) et à la sollicitude (Fürsorge) serait une tautologie. Le souci ne peut pas désigner un comportement particulier vis-à-vis du Soi-même, parce que celui-ci est déjà caractérisé ontologiquement par l’être-en-avant-de-soi, mais, dans cette détermination, les deux autres moments structurels du souci, l’être-déjà-dans… et l’être-auprès… sont eux aussi conjointement posés. EtreTemps41

Cette unité, comment devons-nous la concevoir ? Comment le Dasein peut-il exister unitairement selon les guises et les possibilités citées de son être ? De toute évidence, seulement pour autant qu’il est lui-même cet être en ses possibilités essentielles, seulement pour autant que je suis à chaque fois cet étant. C’est le « Moi » qui paraît tenir ensemble la totalité du tout structurel. Depuis toujours, le « Moi » et le « Soi » ont été conçus par l’ontologie de cet étant comme le fond portant (substance ou sujet). La présente analytique, quant à elle, s’est heurtée dès sa caractérisation préparatoire de la quotidienneté (Alltäglichkeit) à la question du qui du Dasein. De prime abord et le plus souvent, est-il apparu, le Dasein n’est pas lui-même, mais il est perdu dans le On (das Man)-même. Celui-ci est une modification existentielle du Soi-même authentique. Néanmoins, la question de la constitution ontologique de l’ipséité est (318) demeurée sans réponse. Certes, le fil conducteur du problème a déjà été fondamentalement fixé (NA: Cf. supra, §25 (EtreTemps25), p. 114 sq.) : si le Soi-même appartient aux déterminations essentielles du Dasein, et si cependant l’« essence » de celui-ci réside dans l’existence, alors égoité et ipséité doivent être conçues existentialement. Mais par ailleurs, il est apparu négativement que la caractérisation ontologique du On interdisait tout emploi de catégories de l’être-sous-la-main (substance). C’est devenu fondamentalement clair : le souci ne saurait être ontologiquement dérivé de la réalité ou reconstruit à l’aide des catégories de la réalité (NA: Cf. supra, §43 (EtreTemps43), c, p. 211.). Le souci abrite déjà en soi le phénomène du Soi-même, si tant est que demeure la thèse selon laquelle l’expression de « souci de soi », formée sur le modèle de la sollicitude (Fürsorge) comme souci pour autrui, est une tautologie (NA: Cf. supra, §41 (EtreTemps41), p. 193.). Mais du coup, le problème de la détermination ontologique de l’ipséité du Dasein s’aiguise en question de la « connexion » existentiale entre souci et ipséité. EtreTemps64

Cette unité, comment devons-nous la concevoir ? Comment le Dasein peut-il exister unitairement selon les guises et les possibilités citées de son être ? De toute évidence, seulement pour autant qu’il est lui-même cet être en ses possibilités essentielles, seulement pour autant que je suis à chaque fois cet étant. C’est le « Moi » qui paraît tenir ensemble la totalité du tout structurel. Depuis toujours, le « Moi » et le « Soi » ont été conçus par l’ontologie de cet étant comme le fond portant (substance ou sujet). La présente analytique, quant à elle, s’est heurtée dès sa caractérisation préparatoire de la quotidienneté (Alltäglichkeit) à la question du qui du Dasein. De prime abord et le plus souvent, est-il apparu, le Dasein n’est pas lui-même, mais il est perdu dans le On (das Man)-même. Celui-ci est une modification existentielle du Soi-même authentique. Néanmoins, la question de la constitution ontologique de l’ipséité est (318) demeurée sans réponse. Certes, le fil conducteur du problème a déjà été fondamentalement fixé (NA: Cf. supra, §25 (EtreTemps25), p. 114 sq.) : si le Soi-même appartient aux déterminations essentielles du Dasein, et si cependant l’« essence » de celui-ci réside dans l’existence, alors égoité et ipséité doivent être conçues existentialement. Mais par ailleurs, il est apparu négativement que la caractérisation ontologique du On interdisait tout emploi de catégories de l’être-sous-la-main (substance). C’est devenu fondamentalement clair : le souci ne saurait être ontologiquement dérivé de la réalité ou reconstruit à l’aide des catégories de la réalité (NA: Cf. supra, §43 (EtreTemps43), c, p. 211.). Le souci abrite déjà en soi le phénomène du Soi-même, si tant est que demeure la thèse selon laquelle l’expression de « souci de soi », formée sur le modèle de la sollicitude (Fürsorge) comme souci pour autrui, est une tautologie (NA: Cf. supra, §41 (EtreTemps41), p. 193.). Mais du coup, le problème de la détermination ontologique de l’ipséité du Dasein s’aiguise en question de la « connexion » existentiale entre souci et ipséité. EtreTemps6

Heidegger – Fenomenologia e Hermenêutica

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