Ce mot de « publicité » n’est pas à prendre au sens de réclame, il désigne l’état, l’être de tout ce qui est public, au sens où Balzac écrit : « Le mystère est le refuge de tous ceux que la publicité met au grand jour ». (GA5)
Distancement, médiocrité, nivellement constituent, en tant que guises d’être du On, ce que nous connaissons au titre de « la publicité » (NT: Naturellement, il ne s’agit pas de la réclame (bien que la publicité prise en ce sens ait depuis bien longtemps dépassé sa fonction « primitive » de faire « connaître » et vendre), mais de l’espace ou du « domaine » public en général.). C’est elle qui de prime abord règle toute explicitation du monde et du Dasein, et qui y a toujours le dernier mot. Et s’il en va ainsi, ce n’est pas sur la base d’un rapport d’être insigne et primaire aux « choses », pas parce que la publicité dispose d’une translucidité expressément appropriée (NT: Comprendre : la publicité n’est nullement l’organisatrice d’une clarté (cf. infra, p. 149) que le Dasein se serait auparavant appropriée, qu’il aurait déjà conquise ; elle a beau le faire passer pour un metteur en scène « au service » d’un texte déjà écrit, en réalité c’est elle qui écrit — qui brouille — ce texte.) du Dasein, mais bien parce qu’elle ne va pas « au fond des choses », parce qu’elle est insensible à l’égard de toutes les différences de niveau et d’authenticité. La publicité obscurcit tout, et elle fait passer ce qu’elle a ainsi recouvert pour ce qui est bien connu et accessible à tous. (EtreTemps26)