Laffoucrière (1968:7-8) – A metafísica tornou-se onto-teologia

D’une part, en posant devant soi l’étant, en s’attachant à ce qui le rend étant, à son étantité, — Seiendheit — la métaphysique appelle cette étantité être. Elle atteint l’être par une sorte de sondage de l’étant — ergründen —. Il devient comme étantité le fondement — Grund — , plus tard la raison de l’étant — begründen. En pensant l’être, la métaphysique atteint, en chaque étant, l’étant dans son ensemble et le ramène à ses traits les plus généraux: c’est l’on katholou, Seiende im Ganzen.

D’autre part, et c’est ainsi que le divin arrive dans l’ontologie, la métaphysique fait de l’étantité ainsi dégagée, le plus haut étant et donc l’étant divin, on katholou, akrotaton, theion. La philosophie première d’Aristote est aussi bien connaissance de l’étant comme tel, on hè on, que connaissance d’un domaine privilégié de l’étant, timiotaton genos. Ainsi la logique de la métaphysique la conduit-elle, pour fonder le monde des étants, à réaliser l’étantité de ceux-ci dans un plus haut étant.

Où en arrive-t-elle de la sorte? Parce que l’étant en grec s’appelle on, parce que le fait de l’aborder comme étant et de le concevoir arrive dans le logos, la science de l’étant comme tel en général est ontologie. Il existe en principe une autre science, distincte par son objet, celle de nos représentations de Dieu, la théologie. Heidegger, en dévoilant l’ambiguité première du processus de transcendance dans la métaphysique, montre au contraire que celle-ci confond les deux sciences ; elle les lie l’une à l’autre, mais cette unité demeure chez elle bel et bien impensée. C’est pourquoi la métaphysique mérite le qualificatif d’onto-théologie. Le caractère onto-théologique de la métaphysique constitue l’unité dernière de ses démarches. C’est dans cette perspective qu’il faut envisager le problème de «la mort de Dieu». Les noms d’ontologie et de théologie, précise Heidegger, ne coïncident pas avec ce que désignent ces titres dans la tradition scolastique. L’ontologie dont parle Heidegger est en fait une onto-logique. Théorie du logos de l’on, de l’étant, elle est théorie d’un logos déraciné. Elle est ontification, puisqu’elle oublie le rapport chaque fois nouveau du logos à l’homme. Cette «ontologie» se retrouve dans la psychologie, la cosmologie et la théologie. Et par ailleurs, la «théologie» dont parle Heidegger règne aussi bien dans la cosmologie et la psychologie (anthropologie) que dans la Metaphysica generalis. L’onto-théologie exprime le drame de la métaphysique à partir de sa conception de l’étant. (excertos de Odette Laffoucrière, Le destin de la pensée et “La Mort de Dieu” selon Heidegger)

Excertos de

Heidegger – Fenomenologia e Hermenêutica

Responsáveis: João e Murilo Cardoso de Castro

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