figures

C’est ainsi qu’une chose corporelle, tout en conservant son extension totale, peut cependant en changer la répartition selon les diverses dimensions et se présenter sous diverses figures comme une seule et même chose : « Atque unum et idem corpus, retinendo suam eandem quantitatem, pluribus diversis modis potest extendi : nunc scilicet magis secundum longitudinem, minusque secundum latitudinem vel profunditatem, ac paulo post e contra magis secundum latitudinem et minus secundum longitudinem » [NA: Id., 64, p. 31; NT: (« Et un seul et même corps, en conservant identique la quantité qui lui est propre, peut être étendu suivant plusieurs modes divers : tantôt, par exemple, davantage selon la longueur, et moins selon la largeur ou la profondeur, peu après, au contraire, davantage selon la largeur et moins selon la longueur ».)]. EtreTemps19

La spatialité de l’étant de prime abord rencontré de manière circon-specte peut devenir [112] thématique pour la circon-spection elle-même et être prise ainsi pour objet de calcul et de mesure, par exemple dans la construction d’une maison ou l’arpentage. Dans cette thématisation encore avant tout circon-specte de la spatialité du monde ambiant, l’espace vient déjà en lui-même d’une certaine manière sous le regard. À l’espace ainsi manifesté, le pur avisement peut s’attacher, en sacrifiant la possibilité auparavant unique d’accès à l’espace, le « compte tenu » par la circon-spection. L’« intuition formelle » de l’espace découvre les possibilités pures de relations spatiales. Ici se présente toute une hiérarchie dans la libération de l’espace pur, homogène, depuis la morphologie pure des figures spatiales requise par une analysis situs jusqu’à la science purement métrique de l’espace. La considération de ces rapports entre disciplines n’appartient pas à notre recherche [NA: Cf. O. BECKER, Beiträge zur phänomenologischen Begründung der Geometrie und ihrer physikalischen Anwendungen, dans le présent Jahrbuch für Philosophie, t. VI, 1923, p. 385 sq.]. Dans le cadre de la problématique qui est la sienne, il convenait simplement de fixer ontologiquement le sol phénoménal sur lequel s’amorce la découverte et l’élaboration thématique de l’espace pur. EtreTemps24

Dans cette exigence de Yorck – à savoir, fondamentalement, celle d’une logique précédant et guidant les sciences, comme c’était le cas pour la logique platonicienne et aristotélicienne -, est renfermée la tâche d’élaborer positivement et radicalement la structure catégoriale différentielle de l’étant-nature et de l’étant qui est histoire (du Dasein). Yorck estime que les recherches de Dilthey « accentuent trop peu la différence générique entre ontique et historique » (p. 191 ; nous soulignons). « En particulier, le procédé comparatif est revendiqué comme méthode des sciences de l’esprit. Ici, je me sépare de vous… La comparaison est toujours esthétique, elle s’attache toujours à la figure. Windelband assigne à l’histoire des figures pour objets. Son concept de type est un concept résolument intérieur. Il [400] s’agit alors de caractères, non pas de figures. L’histoire, pour lui, est une série d’images, de figures individuelles, bref une exigence esthétique. Au physicien, il ne reste justement, à côté de la science, comme moyen humain d’apaisement, que la jouissance esthétique. Votre concept de l’histoire, au contraire, est celui d’une connexion de forces, d’unités de forces auxquelles la catégorie “figure” ne devrait être applicable que métaphoriquement » (p. 193). EtreTemps77