egoïté

Egoität

Or, chez Protagoras, l’étant est référé à l’homme en tant qu’ego. De quel genre est cette référence au Je ? Chaque ego séjourne dans l’orbe du dévoilé qui lui est dévolu, à lui comme étant celui-ci. Ainsi, il entend et comprend comme étant tout ce qui est présent dans cette orbe. L’entente du présent a son fondement dans le séjour à l’intérieur de l’orbe du dévoilé. Par le séjour auprès du présent, l’appartenance du moi à ce qui est présent est. Cette appartenance au présent ouvert délimite celui-ci par rapport à ce qui est absent. C’est à partir de cette limite que l’homme reçoit et garde la mesure, tant pour ce qui se présente que pour ce qui s’absente. Dans la restriction de ce qui est chaque fois dévoilé se donne à l’homme la mesure qui limite chaque fois un ” soi ” par rapport à ” ceci ” et ” cela “. L’homme ne pose pas d’abord à partir d’une égoïté isolée la mesure à laquelle tout étant en son être aurait à se conformer. L’homme de la relation fondamentalement grecque à l’étant et à son ouverture (Unverborgenheit) est metron (mesure), pour autant qu’il prend sur soi de ne pas outrepasser la sphère de dévoilement limitée au rayon de présence d’un je, reconnaissant ainsi le retrait de l’étant avec son indécidabilité quant à la présence ou à l’absence de celui-ci, quant au visage, tout aussi bien, de l’ainsi présent-absent. C’est pourquoi Protagoras peut dire dire (Diels, Fragmente der Vorsokratiker; Protagoras, B, 4) : peri men theon ouk eko eidenai, outh os eisin, outh os ouk eisin, outh opoioi tines idean ; “Quant à envisager quelque chose au sujet des dieux, j’en suis hors d’état, ni qu’ils soient, ni qu’ils ne soient pas, ni comment ils seraient en leur aspect (idea) “. [GA5] L’EPOQUE DES “CONCEPTIONS DU MONDE”: Note 8 page 133-138