Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

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Franck (2005) – Befindlichkeit - Stimmung

sexta-feira 3 de março de 2023

On va commencer par ce que Heidegger appelle la Befindlichkeit. Sich befinden, ça veut dire se trouver. C’est ce à partir de quoi on peut répondre à la question ordinaire, comment ça va. La Befindlichkeit c’est ce qu’on appelle en allemand Stimmung, mot très riche en allemand. C’est la disposition, la tonalité, ça a un sens psychologique, l’humeur… La première structure du da, c’est la Befindlichkeit. Rien que ça, ça mérite d’être souligné. Il s’agit des structures de la Lichtung, de l’éclaircie, quelque chose à partir de quoi le monde est dévoilé. Ce qui dévoile le monde, ce n’est pas le savoir, ce n’est pas la pensée, c’est l’humeur. Martineau   traduit par affection, ce qui n’est pas faux, et la justification de cette traduction, c’est que l’analyse de la Befindlichkeit démarque l’analyse d’Aristote   des pathe. On peut pas dire le comment-ça-va… Stimmung, il traduit par tonalité, et bestimmt, par intoné, ce qui est vrai, mais c’est plus traduit en allemand qu’en français. Affect, humeur ou disposition… Ça correspond un peu à ça. Je traduirais Stimmung par disposition. Befindlichkeit par sentiment de la situation, mais c’est un peu lourd d’autant plus qu’il y aura un usage de situation… La Stimmung est un pouvoir de révélation. On confie la révélation du monde et de ce qui est dans le monde à la stimmung. C’est une nouveauté. C’est comme si le traité des passions venait à la place de la deuxième méditation de Descartes  . Dans l’humeur, le Dasein est placé devant le fait qu’il a à être son là. [SZ  :134]. Qu’est-ce qui se montre dans l’humeur ? Ce qui est caractéristique de l’humeur, c’est qu’elle soit changeante, mais ça signifie aussi bien qu’on demeure dans l’humeur. L’atonie, c’est l’absence d’humeur, mais c’est l’humeur de l’absence d’humeur, il n’y a rien en dehors de l’humeur. Pour se débarrasser d’une humeur, il en faut une autre. Sur ce point là, rien de nouveau. Ça veut dire que si c’est l’humeur qui place le Dasein devant son être en tant que là, en tant qu’ayant à l’être, d’une part son être est révélé comme un fardeau, d’autre part, du même coup, c’est lui-même qui est révélé à lui-même comme un fardeau. Une des nouveautés ici, ça consiste à accorder à l’humeur un pouvoir originaire de révélation qui jusqu’à présent était confié à la theoria. Ça donnera quoi plus tard dans Sein und Zeit   ? Le privilège accordé à l’angoisse. Celle-ci a certains traits structurels particuliers qui font qu’elle est la révélation par excellence. C’est l’affect le plus originellement révélateur, révélateur de tous les affects. L’angoisse est la forme que prend l’être-pour-la-mort et qui est le gond autour duquel tourne toute l’analytique existentiale. Sans ça, l’analytique existentiale ne serait pas phénoménologiquement possible.

Dans l’être-disposé, le Dasein est ouvert à lui-même, mais ouvert à lui-même par voie de disposition, comme cet étant à qui le Dasein a été remis en son être comme être qu’il a à être en existant. Ça signifie que la disposition révèle au Dasein lui-même que le Dasein a à être son être et il ne peut l’avoir à être qu’en étant existant, et ça signifie : avoir son être pour charge, pour fardeau. Le Dasein a toujours à être son être, et il a pour être que son être lui a été remis comme l’être qu’il a à être. Il a à être ce qu’il est, et c’est son être même. C’est l’étant dont l’être est délivré comme ce qu’il a à être. D’où vient cette délivrance ? De l’être lui-même. C’est l’être qui envoie le Dasein à lui-même et à sa charge. Ce qui explique le caractère un peu contourné de la phrase, c’est que le Dasein n’est rien qui est une fois pour toute, et Heidegger s’acharne par tous les moyens possibles à rendre à l’existence un sens purement verbal et transitif. Ça vise à éradiquer toute substantialisation du Dasein. Sein und Zeit   est une désubstantialisation générale et aussi radicale que possible de ce qu’on appelait subjectivité. Elle va jusqu’au point où ce qu’on appelait subjectivité n’est plus tenable. Ce qui signifie quoi ? [FRANCK  , Didier. Heidegger, Être et Temps  . Cours 2005]


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