L’analyse de l’entente de l’être, du point de vue de sa compréhension spécifique, et de ce qui est compris en elle, c’est à dire de son intelligibilité, présuppose donc une analytique du Dasein orientée sur cette comprehension. Cette analytique a pour tâche de dégager la constitution de fond du Dasein humain en caractérisant le sens de son être. La temporalité (Zeitlichkeit) se dévoile, pour l’analytique ontologique du Dasein, comme la constitution originaire de l’être du Dasein. L’interpretation de la temporalité amàne à comprendre et à concevoir le temps de manière plus radicale que cela n’a été possible jusqu’ici en philosophie. Le concept de temps, tel que nous le connaissons – celui dont traite traditionnellement la philosophie – n’est qu’un rejeton de la temporalité comme sens originaire du Dasein. S’il est vrai que la temporalité constitue le sens d’être du Dasein humain, et si la compréhension de l’être appartient à la constitution ontologique du Dasein, il faut alors que cette compréhension de l’être ne soit possible que sur la base de la temporalité. On peut entrevoir par là une éventuelle confirmation de la thèse suivante: le temps est l’horizon à partir duquel quelque chose comme l’être en général est intelligible. Nous interprétons l’être à partir du temps (tempus). Notre interprétation est une interprétation temporale. La problématique de fond de l’ontologie comme détermination du sens de l’être à partir du temps est donc celle de la temporal-ité (Temporalität) [NT : « Temporal », « Temporalitët ». Cf. S.u.Z, pp. 19, 23. Cf. aussi infra pp. 322, 324, 388 389, 429 sq.]. [PFPhenoheno 34]