Sich-Zeit-lassen [SZ]
La préoccupation [Besorgen] attentive-conservante-présentifiante se « laisse » ainsi du temps de telle ou telle manière, et elle se le donne en tant même que préoccupation [Besorgen], c’est-à-dire même sans — et préalablement à — aucune détermination spécifiquement computative de temps. Le temps, ici, se date à chaque fois au sein d’un mode du se-laisser-du-temps préoccupé à partir de ce dont le Dasein se préoccupe justement dans le monde ambiant et qu’il ouvre dans le comprendre affecté — bref à partir de ce que, « le jour durant », on fait. Et selon que le Dasein s’identifie attentivement au sujet de sa préoccupation [Besorgen], et, in-attentif à lui-même, s’oublie, son temps qu’il se « laisse » demeure lui aussi recouvert par cette guise du « laisser ». Dans le « se-laisser-vivre » quotidienne [alltäglich]ment préoccupé, le Dasein ne se comprend justement jamais comme courant le long d’une séquence [Abfolge] continuellement perdurante de « maintenant » purs. Le temps que le Dasein se laisse a, sur la base de ce recouvrement, pour ainsi dire des trous. Souvent, si nous nous penchons sur le temps « employé », nous ne parvenons plus à reconstruire une « journée ». Cette in-cohérence du temps trouvé, [410] néanmoins, n’est point un morcellement, mais un mode de la temporalité à chaque fois déjà ouverte, ekstatiquement é-tendue. La guise selon laquelle le temps « laissé » « s’écoule » et le mode en lequel la préoccupation [Besorgen] se l’indique plus ou moins expressément ne sauraient être expliqués de manière phénoménalement adéquate qu’à cette double condition : d’une part, tenir éloignée la « représentation » théorique d’un flux continu de maintenant ; d’autre part, s’aviser que les guises possibles en lesquelles le Dasein se donne et se laisse du temps doivent être déterminées à partir de la manière dont, conformément à ce qui est à chaque fois son existence, il « a » son temps. [EtreTemps79]