Ce titre, qui n’exprime aucune valorisation négative, doit signifier ceci : de prime abord et le plus souvent, le Dasein est auprès du « monde » dont il se préoccupe. Cette identification a le plus souvent le caractère de la perte dans la publicité du On. De prime abord, le Dasein est toujours déjà retombé de lui-même comme pouvoir-être-Soi-même authentique, et il est échu sur le « monde ». L’être-échu sur le « monde » désigne l’identification à l’être-l’un-avec-l’autre (Miteinandersein) pour autant que celui-ci est conduit par le bavardage (Gerede), la curiosité et l’équivoque. Ce que nous appelions l’inauthenticité du Dasein NA: §9 (EtreTemps9) reçoit (176) maintenant de l’interprétation de l’échéance une détermination plus aiguë. Cependant inauthenticité et non-authenticité ne signifient nullement que le Dasein, en un tel mode d’être, perdrait en général son être. L’inauthenticité désigne si peu quelque chose comme un ne-plus-être-au-monde (In-der-Welt-sein) qu’elle constitue précisément un être-au-monde (In-der-Welt-sein) privilégié qui est complètement pris par le « monde » et par l’être-Là-avec (Mitdasein) d’autrui dans le On (das Man). Le ne-pas-être-lui-même fonctionne comme possibilité positive de l’étant qui s’identifie essentiellement au monde par sa préoccupation (Besorgen). Ce non-être doit nécessairement être conçu comme le plus prochain mode d’être du Dasein, celui où il se tient le plus souvent. EtreTemps38
Le Dasein des autres, avec la totalité qu’il atteint dans la mort, est lui aussi un ne-plus-être-Là au sens d’un ne-plus-être-au-monde (In-der-Welt-sein). Mourir, cela ne signifie-t-il pas quitter le monde, perdre l’être-au-monde (In-der-Welt-sein) ? Néanmoins, le ne-plus-être-au-monde (In-der-Welt-sein) du mort, si on le comprend de manière extrême, est un être au sens de l’être sans plus sous-la-main d’une chose corporelle qui fait encontre. Dans le mourir des autres peut être expérimenté le remarquable phénomène d’être qui se laisse déterminer comme virage d’un étant du mode d’être du Dasein (ou de la vie) au ne-plus-être-Là. La fin de l’étant comme Dasein est le commencement de cet étant comme sous-la-main. EtreTemps47
De plus, à la faveur de notre caractérisation du passage du Dasein au ne-plus-être-Là en tant que ne-plus-être-au-monde (In-der-Welt-sein), il est apparu que la sortie-du-monde du DASEIN au sens du mourir doit être distinguée d’une sortie-du-monde du seulement vivant. Ce finir propre à un (241) vivant, nous le désignons terminologiquement par le terme périr. La différence citée ne peut être rendue visible que par une délimitation du finir qui est à la mesure du Dasein (Daseinsmässig) par rapport à la fin d’une vie (NA: Cf. supra, §10 (EtreTemps10), p. 45 sq.). Sans doute, il est également possible de concevoir le mourir en termes physiologico-biologiques. Néanmoins, le concept médical d’« exitus » ne coïncide pas avec le concept du périr. EtreTemps47