Wurf [SZ]
L’échéance ne détermine pas seulement existentialement l’être-au-monde [In-der-Welt-sein]. Le tourbillon manifeste en même temps le caractère de jet et de mobilité de l’être-jeté qui peut s’imposer au Dasein lui-même dans son affection. Non seulement l’être-jeté n’est pas un « fait fixe », mais il n’est pas non plus un fait circonscrit. Il appartient à sa facticité que le Dasein, aussi longtemps qu’il est ce qu’il est, reste dans le jet et est entraîné par le tourbillon dans l’inauthenticité du On. L’être-jeté où la facticité se laisse voir phénoménalement appartient au Dasein pour lequel, en son être, il y va de cet être même. Le Dasein existe facticement. [EtreTemps38]
De prime abord, le jet de l’être-jeté dans le monde n’est pas ressaisi par le Dasein ; la « mobilité » qui lui est propre ne vient pas à la « stabilité » du simple fait que le Dasein « est » désormais « là ». Le Dasein est lui-même entraîné dans l’être-jeté, autrement dit, en tant que jeté dans le monde, il se perd dans le « monde » conformément à son assignation factice à ce dont il a à se préoccuper. Le présent, qui constitue le sens existential de l’être-entraîné, ne conquiert jamais par lui-même un autre horizon ekstatique, à moins qu’il ne soit
[349] ramené de sa perte par la décision, afin d’ouvrir, en tant qu’instant tenu, chaque situation, et, conjointement, la « situation limite » originaire de l’être pour la mort. [EtreTemps68]