N4 Dans la même veine, il n’est pas inutile d’insister sur l’importance de cette structure apriorique (omniprésente tout au long du traité), et de sa partenaire : immer schon, voire, dans quelques cas très rares : je immer schon. La première, je schon, je la traduirai en permanence par : (à) chaque fois déjà, la seconde, immer schon, par : toujours déjà, systématicité que, pour des raisons inexpliquées, ne respecte pas toujours E. Martineau. C’est bien la connexion entre l’élucidation phénoménologique, la connaissance transcendantale, la connaissance ontologique en tant que transcendantale, la dimension apriorique de la connaissance ontologique, les propositions a priori, l’Être et sa connexion originelle avec le temps, la condition de possibilité de la compréhension de l’Être, etc., c’est tout cela que manifeste cette utilisation « obsessionnelle » du « déjà » tout au long du traité.
Heidegger lui-même, comme nous l’apprend Jean-François Courtine (JFC, page 144) en s’appuyant sur le cours du semestre d’été 1927, le dit : « Nous avons été frappés du fait que dans nos précédentes explications, nous n’avons employé aucun terme si fréquemment que l’adverbe ‘déjà’. Il y a ‘déjà préalablement, au fondement de …’ ; cela doit ‘toujours déjà’ avoir été compris … ; là où l’étant est rencontré, l’‘être’ est ‘déjà auparavant’ projeté. – À travers tous ces termes temporels, c’est-à-dire temporals (sic ! N.d.T.), nous visons ce que l’on nomme habituellement depuis Platon, même si ce terme lui fait défaut, l’a priori. » (GA 20, pages 99 sq. ; GA 24, page 27) (ETJA)