Unverweilen [SZ]
Mais l’usage préoccupé ne se heurte pas seulement à de l’inemployable à l’intérieur de ce qui est déjà à-portée-de-la-main, il rencontre aussi de l’étant qui fait défaut — qui non seulement n’est pas « maniable », mais encore n’est absolument pas « à main ». En tant que découverte d’un non-à-portée-de-la-main, un constat d’absence de cette sorte découvre du même coup l’à-portée-de-la-main dans un certain être-sans-plus-sous-la-main. Dans cette remarque de son non-à-portée-de-la-main, l’étant à-portée-de-la-main revêt le mode de l’insistance. Plus le besoin de ce qui fait défaut se fait sentir de façon pressante, plus proprement il est rencontré dans son ne-pas-être-à-portée-de-la-main, et d’autant plus insistant devient l’étant à-portée-de-la-main, au point même de sembler perdre le caractère de l’être-à-portée-de-la-main. Il se dévoile comme sans-plus-sous-la-main, dont il n’y a rien à faire sans ce qui manque. Le désarroi, en tant que mode déficient d’une préoccupation [Besorgen], découvre l’être-sans-plus-sous-la-main d’un étant à-portée-de-la-main.
Enfin, dans l’usage du monde de la préoccupation [Besorgen], le non-à-portée-de-la-main peut faire encontre [begegnen] non seulement au sens de ce qui est inemployable ou de qui manque purement et simplement, mais encore en tant que non-à-portée-de-la-main qui précisément ne fait pas défaut et n’est pas inutilisable, mais qui « fait obstacle » à la préoccupation [Besorgen]. Ce vers quoi la préoccupation [Besorgen] ne peut pas se tourner, ce pour quoi elle n’a « pas le temps », cela est du [74] non-à-portée-de-la-main selon la guise de ce qui ne convient pas, de ce qui n’est pas en place. Ce non-à-portée-de-la-main perturbe, et rend visible la saturation de l’objet premier et primaire de la préoccupation [Besorgen]. Avec cette saturation s’annonce d’une façon nouvelle l’être-sous-la-main de l’étant à-portée-de-la-main : c’est l’être de ce qui traîne encore, et demande à être liquidé. [EtreTemps16]