{Florent Gaboriau – L’entrée en Métaphysique (Casterman, 1962)}
La Métaphysique consiste à décrypter ce monde, à découvrir dans l’observation des phénomènes l’hypothèse sous-jacente cachée au regard sensible, puis à dire ce qu’il y a enfin (en Fin) à ce monde d’Hypothèse Ultérieure, ultra-secrète. Elle n’est rien d’autre, du début à la fin, du premier au dernier Mot, que l’étude progressive des existences de ce monde. Ce que sont les choses s’y dévoile peu à peu, au fur et à mesure que l’on va du plus incontestable (où l’on s’affronte aux objets) à ce que la substance du sujet a de plus secret, plus à ce qu’il y a finalement de plus mystérieux dans la Nécessité (que certains appellent « Dieu »). De même que le découpage ne rompt pas l’unité d’un film, mais la reconstitue au contraire, le schéma suivant est à comprendre comme un schème opératoire, indiquant les jalons d’un parcours où l’on va du même pas, en vertu de la même méthode, jusqu’au bout de la même question, posée à l’esprit par le réel (par-ce-monde-qui-nous-affronte et dont-nous-sommes les interrogateurs). |
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1. Être-localisé (espace ou lieu). 2. Être-disposé (la position du corps). 3. Être-équipé (civilisation ou l’avoir et 4. Être-daté (historique, ou le temps et l’intemporel). 5. Être-qualifié (différents niveaux de qualités ou de disqualifications). 6. Être-opérant (l’action : ouvrière, immanente, etc.). 7. Être-pâtissant : signification de la passion, de la folie, etc. 8. Être-relaté : ou « avoir un sens »; 9. Être quantifié : ou l’étendue matérielle serait-elle la substance du monde? |
1. La substance aux yeux du « physicien » : un « devenir », objet de ses théories. 2. La substance en train d’être : 3. L’acte et la puissance 4. Le « sujet » (ou la subjectivité-substance individuée). |
1. Les phénomènes (devenir) ne s’identifient pas avec la substance (qui est); ni la substance elle-même avec l’existence. 2. Existence de l’Ultime Secret (MYSTÈRE) des êtres – montrés à partir de leur « devenir » Ce qu’on évoque (ou invoque) sous le « nom « de Dieu est une nécessité-qui-existe derrière toutes choses! |
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Comme on le pense bien, un autre découpage peut aussi bien rendre compte du même processus (et nous userons d’une certaine liberté à le modifier nous-méme en cours de route). Mais ce qui importe, c’est que l’axe de la recherche soit polarisé par un fait : l’être. L’être des phénomènes d’abord : ce …sont des choses qui existent et se manifestent en paraissant-être. L’être de la substance en suite, puisqu’il est vrai qu’on se demande aussi : que sont ces choses? L’être de l’ultime hypothèse enfin – Etre Pur – si elle s’avère indéniable, au terme du parcours. Ce qui s’impose dès l’abord, – quand on met le réel en t question b – conduit à ce qui se trouvera par la suite (logique) sup-posé, et non moins certain pour être dévoilé au terme d’un processus discursif (dont on aura examiné, au reste, la validité en cours d’exercice). L’ensemble de la recherche repose donc pour commencer sur une Phénoménologie rigoureuse et attentive en même temps qu’ouverte à tout ce qui parait-être. Par une méthode dont nous pourrons mieux juger à l’exercice, s’opère dans chaque cas une sorte de réduction eidétique : on analyse, c’est-à-dire qu’on dissout, pour vérifier ce qui reste et ce que suppose donc l’apparence elle-même pour être telle. La Phénoménologie analytique oppose ainsi à ce qui « prétend être » prématurément un absolu, un perpétuel refus. Nombre d’absolus théoriques se trouvent de la sorte dissous. Mais la voie n’est pas fermée à une recherche ultérieure, elle est ouverte au contraire. La phénoménologie introduit dès lors à l’hypothèse première dont l’ontologie relève à son tour l’insuffisance pour acheminer d’un pas inéluctable à la nécessité de ce qu’on pose en Fin, et qui est positivement l’Horizon présent au coeur de toutes choses. |