Saisi de manière originairement existentiale, le comprendre signifie : être-projetant pour un pouvoir-être en-vue-de quoi le Dasein existe à chaque fois. Le comprendre ouvre le pouvoir-être propre de telle manière que le Dasein, en comprenant, sait à chaque fois en quelque façon ce qu’il en est de lui-même, « où il en est ». Cependant ce « savoir » ne consiste pas à avoir découvert un fait, mais à se tenir dans une possibilité existentielle. Quant au non-savoir correspondant, il ne consiste pas dans le défaut du comprendre, mais doit être considéré comme un mode déficient de l’être-projeté du pouvoir-être. L’existence peut être digne de question. Pour que son « être-en-question » soit possible il est besoin d’une ouverture. À la base du se-comprendre projetant dans une possibilité existentielle se tient l’avenir en tant qu’advenir-à-soi à partir de la possibilité comme laquelle le Dasein existe à chaque fois. L’avenir rend ontologiquement possible un étant qui est de telle manière qu’il existe, en comprenant, dans son pouvoir-être. Le projeter, qui est en son fond a-venant, ne saisit pas primairement la possibilité projetée de manière thématique dans une visée, mais il se jette en elle comme possibilité. En comprenant, le Dasein est à chaque fois comme il peut être. Or c’est la résolution qui s’est révélée comme l’exister originaire et authentique. Bien sûr, de prime abord et le plus souvent, le Dasein demeure ir-résolu, autrement dit refermé en son pouvoir-être le plus propre, vers lequel il ne se porte à chaque fois que dans l’isolement. Ce qui implique ceci : la temporalité ne se temporalise pas constamment à partir de l’avenir authentique. Néanmoins cette in-constance ne signifie point que la temporalité manquerait parfois d’avenir, mais seulement que la temporalisation de celui-ci est muable. EtreTemps68