Les sciences sont des guises d’être du Dasein où il se rapporte également à l’étant qu’il n’a pas besoin d’être lui-même. Or au Dasein appartient essentiellement l’être dans un monde. La compréhension d’être inhérente au Dasein concerne donc cooriginairement la compréhension de quelque chose comme « le monde » et la compréhension de l’être de l’étant qui devient accessible à l’intérieur du monde. Les ontologies qui ont pour thème l’étant dont le caractère d’être n’est pas à la mesure du Dasein (Daseinsmässig) sont par conséquent elles-mêmes fondées et motivées dans la structure ontique du Dasein, qui comprend en soi la déterminité (Bestimmtheit) d’une compréhension préontologique de l’être. EtreTemps4
Il faut observer cependant que l’orientation qui appartient à l’é-loignement (Entfernung) est fondée par l’être-au-monde (In-der-Welt-sein). La gauche et la droite ne sont pas quelque chose de « subjectif », c’est-à-dire quelque chose dont le sujet aurait le sentiment, ce sont des directions de l’être-orienté dans et vers un monde à chaque fois déjà à-portée-de-la-main. « Par le simple sentiment d’une différence de mes deux côtés » (NA: KANT, Was heisst : Sich im Denken orientieren ? 1786, dans Werke, éd. de l’Académie des Sciences de Prusse, t. VIII, p. 131-147. (NT: V. Qu’ est-ce que s’orienter dans la pensée ?, trad. A. Philonenko, 1959.)), je ne pourrais aucunement m’y retrouver dans un monde. Le sujet, doué du « simple sentiment » de cette différence, n’est qu’une construction qui passe à côté de la véritable constitution du sujet lui-même, autrement dit du fait que le Dasein avec ce « simple sentiment » est et doit nécessairement à chaque fois déjà être dans un monde pour pouvoir s’orienter. C’est ce que peut montrer l’exemple même que Kant invoque pour essayer de clarifier le phénomène de l’orientation. EtreTemps23