assertion

Cette attitude critique semble justifiée. Elle l’est bien aussi, partout où il s’agit d’énoncés et de propositions dont le contenu seul est en cause, et où importe avant tout ce à quoi le contenu lui-même se réfère. Tel est le cas pour toutes les assertions qui sont faites au cours de nos réflexions, projets, négociations et calculs. Le même type d’assertion se retrouve dans l’effort et la recherche scientifiques. Ceux-ci demeurent directement rapportés au domaine d’objets qui s’étend devant eux. Là même où les sciences incluent expressément dans les considérations méthodologiques le rapport de chacune d’elles à son objet, on se représente ce rapport comme immédiatement donné. Ceci s’applique même au domaine où, comme dans la physique atomique contemporaine, la relation du sujet connaissant à l’objet est essentiellement modifiée. Tout d’abord une observation rapide en passant : dans la physique atomique contemporaine se prépare une transformation du rapport aux objets, laquelle, par le canal de la technique contemporaine, est propre à modifier dans son ensemble le mode humain de représentation.
Pourtant ce nouveau mode de représentation et les assertions qui en dépendent restent encore, eux aussi, séparés par un abime de ce mode du dire qui est impliqué dans le principe de raison. Quant à son caractère de proposition, le principe de raison ne peut jamais être ramené sur le plan des propositions courantes, ni môme sur celui des propositions scientifiques. Sans doute, à première vue, ou à première audition, le principe. se présente-t-il à nous comme toutes les autres propositions. Tout étant a nécessairement une raison. Tout arbre a des racines. 5 et 7 font 12. Goethe est mort en 1832. A l’automne, les oiseaux migrateurs s’envolent vers le midi. [GA10 50]