L’absence de patrie devient un destin mondial. C’est pourquoi il est nécessaire de penser ce destin sur le plan de l’histoire de l’Être. Ainsi ce que Marx, partant de Hegel, a reconnu en un sens important et essentiel comme étant l’aliénation de l’homme plonge ses racines dans l’absence de patrie de l’homme moderne. Cette absence de patrie se dénonce, et cela à partir du destin de l’Être, sous les espèces de la métaphysique qui la renforce en même temps qu’elle la dissimule comme absence de patrie. C’est parce que Marx, faisant l’expérience de l’aliénation, atteint à une dimension essentielle de l’histoire, que la conception marxiste de l’histoire est supérieure à toute autre historiographie. Par contre, du fait que ni Husserl, ni encore à ma connaissance Sartre, ne reconnaissent que l’historique a son essentialité dans l’Être, la phénoménologie, pas plus que l’existentialisme, ne peuvent parvenir à cette dimension, au sein de laquelle seule devient possible un dialogue fructueux avec le marxisme. CartaH: P 98-99