Betroffenwerden [SZ] Betroffenheit [SZ]
À côté de ces deux déterminations d’essence de l’affection qui viennent d’être explicitées — elle ouvre l’être-jeté, elle ouvre à chaque fois l’être-au-monde [In-der-Welt-sein] total —, une troisième détermination, qui contribue avant tout à une compréhension plus pénétrante de la mondanéité [Weltlichkeit] du monde, mérite l’attention. Nous avions dit plus haut1 : c’est le monde préalablement ouvert qui laisse de l’intramondain faire encontre [begegnen]. Or cette ouverture préalable, inhérente à l’être-à, du monde est co-constituée par l’affection. Le laisser-faire-encontre est primairement circon-spect, il ne se réduit pas encore à un ressentir ou à un regarder. Le laisser-faire-encontre circon-spect et préoccupé présente — ainsi que nous pouvons maintenant le voir avec plus d’acuité à la lumière de l’affection — le caractère du concernement. Mais le concernement par l’inutilité, la résistance, la menace de l’à-portée-de-la-main n’est possible ontologiquement que pour autant que l’être-à comme tel est d’emblée existentialement déterminé de telle manière qu’il puisse être abordé de cette manière par de l’étant rencontrable à l’intérieur du monde. Cette abordabilité se fonde dans l’affection en laquelle elle a ouvert le monde comme — par exemple — menaçant. Seul ce qui est dans l’affection de la peur, ou de l’impavidité, peut découvrir de l’à-portée-de-la-main du monde ambiant comme menaçant. L’être-intoné de l’affection constitue existentialement l’ouverture-au-monde du Dasein. [EtreTemps29]