Alleinsein

Alleinsein, estar solo, être seul, ser-sozinho, Being-alone

También el estar solo (Alleinsein) del Dasein es un coestar (Mitsein) en el mundo. Tan sólo en y para un coestar puede faltar (Fahlen) el otro. El estar solo es un modo deficiente del coestar, su posibilidad es la prueba de éste. Por otra parte, el hecho de estar solo no se suprime porque un segundo ejemplar de hombre, o diez de ellos, se hagan presentes «junto» a mí. Aunque todos éstos, y aún más, estén-ahí, bien podrá el Dasein seguir estando solo. El coestar y la facticidad del convivir1 no se funda, por consiguiente, en un encontrarse juntos de varios «sujetos». Sin embargo, el estar solo «entre» muchos tampoco quiere decir, por su parte, en relación con el ser de los muchos, que entonces ellos solamente estén-ahí. También al estar «entre ellos», ellos co-existen; su coexistencia (Mitdasein) comparece en el modo de la indiferencia y de la extrañeza (Modus der Gleichgültigkeit und Fremdheit). Faltar y «estar ausente» (Das Fehlen und »Fortsein«) son modos de la coexistencia, y sólo son posibles porque el Dasein, en cuanto coestar, deja comparecer en su mundo al Dasein de los otros. Coestar es una determinación del Dasein propio; la coexistencia caracteriza al Dasein de los otros en la medida en que ese Dasein es dejado en libertad para un coestar mediante el mundo de éste. El Dasein propio sólo es coexistencia en la medida en que, teniendo la estructura esencial del coestar, comparece para otros (Andere). (SZ:120-121; STRivera:140-141)


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estar solo, être seul, ser-sozinho, Being-alone

« Peut-être faut-il aussi aimer la solitude pour parvenir à ne pas être seul », confie M. Yourcenar (Les Yeux ouverts, p. 246)… et peut-être Heidegger est-il à même de nous aider à penser cet apparent paradoxe, ce qui suppose d’écarter d’abord la conception ordinaire de la solitude qui y voit le repli sur un moi insulaire. Prise en ce sens, la solitude en effet est une fiction : en 1925, dans le § 26 des Prolégomènes à une histoire du concept de temps, Heidegger écrit ainsi qu’« on ne peut pas parler d’un isolement (Isolation) du Je, donc d’un ‘‘Je suis seul (allein) au monde’’ » (GA20, 327), dans la mesure où ce n’est que sur le fond de l’être-ensemble qu’il est possible d’être, non seulement l’un pour l’autre, mais également l’un contre l’autre ou l’un sans l’autre, jusqu’à se côtoyer dans l’indifférence en restant étranger l’un à l’autre : il faut en effet se soucier mutuellement les uns des autres et se régler les uns sur les autres pour s’éviter dans la rue en passant froidement l’un à côté de l’autre, une tuile qui tombe d’un toit ne passant pas, à proprement parler, à côté de la fenêtre (GA20, 331). C’est pourquoi l’être seul (das Alleinsein) peut être dit un mode déficient de l’être-ensemble (das Mitsein), comme le montre également l’important § 26 d’Être et temps (EtreTemps26). Si, renforcé par la persistante méprise philosophique qui consiste à poser d’abord un sujet isolé pour se demander ensuite comment il pourrait sortir de cette intériorité close, le sentiment d’être isolé vient de ce que, d’abord et le plus souvent, on passe les uns à côté des autres, le fait qu’il se trouve à côté de moi un autre homme, ou même une dizaine, ne saurait le dissiper (ÊT, 121). Se mouvoir sans cesse parmi de nombreux autres dont chacun n’est jamais qu’un numéro parmi d’autres apparaît alors comme une fuite permettant d’esquiver tout questionnement décisif et, en se satisfaisant ainsi de succédanés (ÊT, 125), on ne cesse finalement d’être seul. (LDMH)


  1. NT: «la facticidad del convivir»: en alemán, die Faktizitat des Miteinanderseins. Ahora sí que la expresión Miteinandersein significa el convivir, el estar los unos con los otros. Debe distinguirse, pues, cuidadosamente este convivir, que es eminentemente fáctico, de la coexistencia, que, como se ha dicho, indica el existir de los otros Dasein.