Malgré tout, il semble bien que l’interprétation de l’appelant (qui mondainement n’est « personne ») comme une puissance présente l’avantage de reconnaître sans prévention la présence d’une « donnée objectivement trouvable ». Certes, mais, tout bien considéré, cette interprétation n’est qu’une fuite devant la conscience (Gewissen), une échappatoire du Dasein, où il se glisse derrière l’étroite paroi qui, pour ainsi dire, sépare le On (das Man) de l’étrang(èr)eté de son être. L’explicitation citée de la conscience (Gewissen) se donne donc pour une reconnaissance de l’appel au sens d’une voix « universellement » obligeante, qui ne parle « pas simplement de manière subjective » Plus encore, cette conscience (Gewissen) « universelle » est élevée au rang d’une « conscience (Gewissen) universelle » qui, en son caractère phénoménal, est un « ça » et « personne », et s’identifie donc bien avec ce qui parle là, dans le « sujet » singulier, sous cette forme indéterminée. EtreTemps57
Mais qu’est-ce donc que cette « conscience (Gewissen) publique », qu’est-ce d’autre que… la voix du On ? Le Dasein ne peut en arriver à l’invention douteuse d’une « conscience (Gewissen) universelle » que parce que la conscience (Gewissen), en son fond et son essence, est mienne. Et cela non seulement au sens où c’est à chaque fois le pouvoir-être le plus propre qui est ad-voqué, mais parce que l’appel vient de l’étant que je suis à chaque fois moi-même. EtreTemps57