Heidegger, fenomenologia, hermenêutica, existência

Dasein descerra sua estrutura fundamental, ser-em-o-mundo, como uma clareira do AÍ, EM QUE coisas e outros comparecem, COM QUE são compreendidos, DE QUE são constituidos.

Página inicial > Fenomenologia > Schürmann (1982:76-77) – fenomenologia

Schürmann (1982:76-77) – fenomenologia

segunda-feira 18 de dezembro de 2023

destaque

Desde o início, a fenomenologia é para Heidegger algo mais do que um método. Ele a vê como uma possibilidade, um "potencial". Husserl   libertou um poder de investigação que precisa ser desenvolvido e radicalizado. "Acima da realidade existe a possibilidade. A compreensão da fenomenologia reside unicamente no fato de a compreendermos como possibilidade." [SZ   38] Para saber como o "affaire mesmo" para o qual Husserl   conduziu o olhar pode acabar por ser identificado com as economias de presença, precisamos fazer uma divisão. Se a fenomenologia é um potencial de pensamento, é porque, na pesquisa de Husserl  , há o ser tomado e o a ser deixado. O "apriorismo" é o método de toda a filosofia científica que se compreende a si própria [SZ  :50]. É este recuo transcendental em direção a um a priori que, na fenomenologia, deve ser retido. Mas que a priori e que recuo transcendental? E o que é que deve ser deixado para trás? Seguindo o fio condutor da temporalidade, veremos que o a priori sofre uma metamorfose à medida que se constitui o affaire próprio da fenomenologia de Heidegger.

original

Dès le départ, la phénoménologie est pour Heidegger autre chose qu’une méthode. Il la retient comme une possibilité, un «potentiel». Husserl   a libéré une puissance de recherche qu’il s’agit de développer et de radicaliser. «Au-dessus de la réalité il y a la possibilité. La compréhension de la phénoménologie réside uniquement dans la saisie de celle-ci en tant que possibilité.» [SZ   38 / ET 56s] Pour savoir comment l’«affaire même» vers laquelle Husserl   a reconduit le regard, a pu finir par être identifiée aux économies de la présence, il faut tracer un partage. Si la phénoménologie est un potentiel de pensée, c’est que, dans les recherches de Husserl  , il y a à prendre et à laisser. « L’ “ apriorisme ” est la méthode de toute philosophie scientifique qui se comprend elle-même [SZ   50 n. / ET 72n]. » C’est ce recul transcendantal vers un a priori qui, dans la phénoménologie, est à retenir. Mais quel a priori et quel recul transcendantal ? Et qu’est-ce qui y est à laisser ? Suivant le fil directeur de la temporalité, on verra que l’a priori se métamorphose à mesure que se constitue l’affaire propre de la phénoménologie heideggérienne.

La meilleure approche sera ici de demander quelle est la notion du temps qui, selon Heidegger, prévaut chez Husserl   [1] et de l’opposer ensuite à la détermination existentiale (selon laquelle l’affaire de la phénoménologie est le «sens» de l’être), historiale (selon laquelle cette affaire est la «vérité» époquale de l’être) et événementielle (selon laquelle elle est la «topologie» de l’être). Pour une pensée entièrement adonnée aux rapports entre être et temps, il ne peut y avoir d’autre critère pour départager la réalité et la possibilité de la phénoménologie, pour mettre en evidence l’ambivalence du disciple a l’égard du maître, et surtout pour diriger la phénoménologie sur [76] son terrain d’élection, les économies de la présence. Voilà les jalons selon lesquels je veux esquisser la trajectoire qui « quitte la dimension de la conscience » pour conduire à « ce qui est tout autre que l’homme, à savoir l’éclaircie de l’être » [GA7  :VS 124/Q IV   324].

[SCHÜRMANN, Reiner. Le Principe d’anarchie. Heidegger et la question de l’agir. Paris: Seuil, 1982]


Ver online : Reiner Schürmann


[1Dans les remarques sur Husserl qui suivent, je me base surtout sur Cartesianische Meditationen und Pariser Vorträge, Husserliana, t. I, La Haye, 1950, p. 99-121, et Erfahrung und Urteil, Hambourg, 4e éd. 1972, p. 66s.