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Freigabe

sexta-feira 15 de novembro de 2024

Ce n’est que de manière détournée que la liberté ressortit à la volonté et pour accéder au jaillissement original de son aître, il aura d’abord fallu à Heidegger accéder à une entente neuve de l’être humain en dehors de la subjectivité. Cette entente, c’est ce qu’il découvre à partir du Dasein dont il dévoile les structures dans Être et temps. À cet égard, l’Analytique existentiale peut être lue comme le premier grand texte de Heidegger sur la liberté, puisque cette dernière est chaque fois présente dans chacune des modalités du phénomène unitaire qu’est le souci (Sorge). Ainsi, dans la préoccupation (Besorgen), la liberté apparaît comme Freigabe (ÊT, 84-85), à savoir comme manière de libérer l’util à son usage propre en le laissant se conjoindre (bewendenlassen) à ce pour quoi il est fait. L’utilisation quotidienne de la fourchette a à voir avec la liberté en ceci qu’elle libère l’horizon de sens au sein duquel la fourchette est découverte (entdeckt) comme pouvant porter un aliment à la bouche. Sans cette libération ouvrante et découvrante, aucun usage n’est possible, comme c’est le cas, par exemple, avec la poule se trouvant devant une fourchette. Dans le rapport à autrui, la liberté se révèle à travers le souci mutuel (Fürsorge) véritable, celui, dit Heidegger, qui n’accapare pas l’autre, mais le libère en allant au-devant de lui (die vorspringend-befreiende Fürsorge, ÊT, 122). Ce souci mutuel laisse l’autre être proprement celui qu’il est en ceci qu’il « aide l’autre à y voir clair dans son propre souci et à se rendre libre pour lui » (ÊT, 122). Dans le cours de 1928, Heidegger parle encore plus clairement de la « liberté d’être ensemble les uns avec les autres » (GA26  , 175 : Freiheit des Miteinander). [LDMH  ]