Considérations introductives
§ 1. Que nos préjugés concernant l’« essence » et la « vérité », tout en « allant de soi », sont dignes d’être mis en question
§ 2. Le retour au cour de l’histoire du concept de vérité n’a pas pour but de confirmer historiquement nos préjugés, mais de nous faire entrer dans le domaine de l’expérience grecque initiale de l’aletheia (l’ouvert sans retrait)
PREMIERE PARTIE – LE SIGNE VERS L’« ESSENCE » DE L’ALETHEIA. UNE INTERPRÉTATION DE L’ALLÉGORIE DE LA CAVERNE DANS LA RÉPUBLIQUE DE PLATON
CHAPITRE PREMIER – Les quatre stades à travers lesquels la vérité a lieu
A. Le premier stade (514 a 2-515 c3) : La situation de l’homme dans la caverne souterraine
§ 3. Ce qui est hors-retrait dans la caverne : des ombres qui se montrent aux prisonniers 43
B. Le deuxième stade (515 c 4 – 515 e 5) : Une « libération » de l’homme à l’intérieur de la caverne 48
§ 4. Nouveaux traits de l’aletheia révélés par l’échec de la tentative de libération 50
C. Le troisième stade (515 e 5 – 516 e 2) : La libération proprement dite de l’homme vers la lumière originaire
§ 5. L’ascension de l’être humain hors de la caverne dans la lumière du Soleil
a) Les degrés de l’ouvert sans retrait à l’extérieur de la caverne
b) Quatre questions sur les rapports constitutifs de l’aletheia que l’événement de la libération rend visibles
§ 6. Idée et lumière
a) La vision du « ce que c’est »
b) L’essence de la clarté : le diaphane
c) La fonction fondamentale de l’idée : accorder le passage à l’être de l’étant
§ 7. La lumière et la liberté. La liberté consiste à se lier à ce qui éclaircit
§ 8. La liberté et l’étant. Le regard porteur de lumière en tant que projection d’être (à l’exemple de la nature, de l’histoire, de l’art et de la poésie)
§ 9. Approche de la question de l’essence de l’aletheia en tant qu’ouvert sans retrait
a) Les degrés de l’ouvert sans retrait. Les Idées comme ce qui est originairement hors-retrait et comme ce qui est le plus étant dans l’étant
b) Les Idées sont l’envisagé d’un regard pré-figurant qui participe à ce que l’ouvert sans retrait ait lieu
c) Etre capable de désabriter : ce qui a lieu tout au fond de l’ex-sistence de l’être humain
D. Le quatrième stade (516 e 3 – 517 a 6) : La redescente de l’homme libre dans la caverne
§ 10. Le philosophos, libérateur des prisonniers. La violence qu’il exerce, comment il est mis en péril et sa mort
§ 11. Celui qui philosophe accomplit son destin comme avoir-lieu de l’aletheia : débat, où se dissocient, et coapparte-nance, où se mettent ensemble manifester et abriter (être et apparaître)
CHAPITRE II – L’Idée du Bien et l’ouvert sans retrait
§ 12. L’Idée du Bien en tant qu’idée la plus haute : la potentialisation de l’être et de l’ouvert sans retrait
§ 13. Voir en tant que horan et noein. Voir et pouvoir être vu sous le joug de la lumière
§ 14. Le Bien : la potentialisation de ce dont il retourne avant tout
§ 15. La question de l’essence de la vérité en tant que question portant sur l’histoire essentielle de l’homme et de sa paideia
CHAPITRE III – La question de l’essence de la non-vérité
§ 16. L’exténuation de l’expérience fondamentale de l’aletheia. La philosophie se doit de l’éveiller de nouveau : ce qui demeure le commencement de notre existence
§ 17. La vacance de la question en quête de l’essence du retrait, dont ce qui est hors-retrait peut être arraché de haute lutte. Métamorphose de la question en quête de l’essence de la vérité en question en quête de la non-vérité
§ 18. Justification du « détour ». Clarification préalable des concepts fondamentaux : pseudes, lethe e a-letheia
§ 19. Récapitulation : ouvert sans retrait et être; la question de l’essence de la non-vérité
DEUXIÈME PARTIE – UNE INTERPRÉTATION DU THÉÉTÈTE DE PLATON EN VUE DE PARVENIR À LA QUESTION DE L’ESSENCE DE LA NON-VÉRITÉ
CHAPITRE PREMIER – Réflexions préliminaires
§ 20. Pour la pensée grecque, la question de l’essence de l’episteme est l’attaque que mène l’homme contre ses évidences dans la façon de se comprendre immédiatement lui-même
§ 21. Teneur fondamentale du concept grec de connaissance : l’alliance du s’y entendre à quelque chose et d’avoir présent à la vue ce qui se présente
CHAPITRE II – Début de l’explication de la première réponse de Théétète : episteme est aisthesis. Délimitation critique de l’essence de la perception
§ 22. L’aisthesis en tant que phantasia. Ce qui se montre dans son déploiement en présence
§ 23. Les sens : dans la perception humaine, rien qu’une voie de passage – ils ne perçoivent pas eux-mêmes
§ 24. L’âme en tant que ce rapport à du perceptible qui l’unifie et le tient ouvert
§ 25. La couleur et le son : l’un et l’autre sont perçus à la fois dans le dianoein
CHAPITRE III – Déploiement progressif de l’ensemble des rapports perceptifs
A. Première étape : La perception de l’étant en tant que tel
§ 26. Un « supplément » étrange au sein du perçu par-delà le donné sensible : le fait d’être « étant » et autres choses que l’on ne remarque pas, et qui sont pourtant incontestablement perçues en même temps
B. Deuxième étape : Recherche de ce qui perçoit le supplément dans le perçu
§ 27. Les organes des sens ne sont pas un passage pour ce qui est commun à tout ce qui est perçu
§ 28. L’âme : ce qui prend en vue les koina, ce qui est commun à tout, dans le dianoein, en passant à travers elle-même, elle qui est un domaine de perceptible
C. Troisième étape : L’être en tant qu’aspiration à l’être
§ 29. La primauté de l’aspiration à l’être dans l’âme en tant que relation au perçu
§ 30. Avoir et tendre
a) Apparente incompatibilité entre tension et perception
b) La perte de soi dans la perception immédiate
c) Perception non-thématique et non-conceptuelle
d) La libre possession de vérité (savoir) n’existe que dans la relation de tension vers ce à quoi l’on tend. Avoir au sens impropre et au sens propre.
§ 31. La tension impropre et la tension propre. L’eros en tant qu’aspiration à l’être
§ 32. Détermination plus nette de l’aspiration à l’être
a) Déploiement plus essentiel des déterminations d’être au sein de l’être en tonalité
b) Prise en vue des rapports de renvoi au sein de l’être
c) Les rapports de renvoi au sein de l’être sont explicités dans le syllogismos
d) Première lueur du rapport de l’être au temps
§ 33. Le « supplément » n’est pas addition à ce qui est senti, mais mise en relief, par le moyen de concepts, de différents caractères d’être saisis dans l’horizon de l’aspiration à l’être
D. Quatrième étape : L’être-homme, s’il doit être historial : engagement corps et âme et tenue (paideia)
§ 34. L’enracinement des caractères d’être « abstraits » dans l’unité du Dasein corporel. Sa différence avec la nature privée de Soi-même. L’être-au-delà-de-soi-même dans le désir originaire, i.e. le désir qui demeure à jamais désir
§ 35. La première réponse de Théétète est insuffisante. La perception est toujours déjà plus qu’une perception. L’expérience élargie de l’aisthesis est la condition de possibilité de l’ouvert sans retrait
CHAPITRE IV – Mise en train d’une discussion de la deuxième réponse de Théétète : episteme est alethes doxa. Plurivocité de la doxa
§ 36. Comment la deuxième réponse surgit de ce qu’a été passé sous silence, dans les discussions précédentes portant sur le désabritement et l’aspiration à l’être, la question de la non-vérité
§ 37. Les deux sens de doxa (vue) : aspect et opinion
§ 38. Deux nouveaux aspects de la doxa : son balancement entre laisser apparaître (eidos) et distordre (pseudes)
CHAPITRE V – La question de la possibilité de la pseudes doxa
A. Recherche préliminaire : Impossibilité du phénomène de la pseudes doxa
§ 39. L’horizon de la recherche préliminaire exclut d’emblée la possibilité d’une pseudes doxa
a) Premier axe : alternative entre savoir et ne pas savoir
b) Deuxième axe : alternative entre être et n’être pas
c) Troisième axe : la pseudes doxa en tant qu’allodoxia (échanger l’un contre l’autre au lieu de prendre l’un pour l’autre)
§ 40. Bilan de la recherche préliminaire : la doxa a quelque chose du logos; l’aporie : éviction du phénomène du fait des perspectives directrices
B. Recherche principale : Comment sauver le phénomène de la pseudes doxa
§ 41. Retrait des perspectives ayant guidé la recherche préliminaire en faveur des phénomènes intermédiaires niés jusque-là
§ 42. Une nouvelle caractérisation de l’âme par le biais de deux allégories
a) Image de la cire. L’être-mémorieux
b) Un exemple : la tour du Feldberg. Avoir présent et se rendre présent
c) Image du colombier. Les diverses guises de la rétention
§ 43. Confirmation de la connexion entre aisthesis et dianoia grâce à un élargissement du champ du présent
§ 44. Mise au point du double sens de doxa : la bifurcation de la doxa en avoir présent et se rendre présent
§ 45. La bifurcation de la doxa rend possible qu’on se trompe en voyant mal
§ 46. Le fait de manquer l’être se déplace dans la non-rectitude de l’énoncé. L’inadvenu dans l’histoire du concept de vérité
Appendice
Additions tirées des projets de Heidegger (suppléments au manuscrit)